Maroc Vers une nouvelle dimension

Crée le : 08 février 2012 Avoir de fermes ambitions continentales, figurer sur le parcours de résilience de DSK, présenter une résolution au Conseil de sécurité, être désigné comme «centre de gravité de l’Afrique du Nord» par la politique commerciale turque, avoir trois programmes d’implantation bancaire dont un très puissant… et, par-dessus le marché, avoir montré un talent très spécial à gérer le seul printemps qui ne soit pas devenu un automne… Le Royaume du Maroc a changé de dimension au cours de l’année 2011. Bien sûr, on aura raison de signaler la multiplication des grognes et jacqueries, la perte de maîtrise et la dégradation des Finances publiques, la propagation des désordres urbains… C’est parfaitement exact. Et cela fait aussi partie du changement de dimension du pays. Comme toujours, ce changement de dimension s’est effectué d’une étrange manière, «à la marocaine». Le Maroc donne l’impression de se tasser sur lui-même, accumulant les difficultés, puis on dirait qu’il lance une grande détente, saute et grandit comme le font les félins. Ce qui interpelle dans ce changement de dimension, c’est que tout n’est pas en même temps au même rendez-vous. Il est bien dommage que des sociologues des universités ne cherchent pas à mesurer et conceptualiser ce qui se passe sous leurs yeux! Eux seuls ont, en principe, les outils scientifiques pour accumuler un savoir exempt de buts inavouables. Sans doute, ce domaine de la recherche appartient-il à la partie inerte et immobile du Maroc; la partie qui fait que l’histoire marocaine n’est racontée que par la glorification des qualités ou par l’exaltation des défauts. En attendant, il y a bien peu de relais capables de communiquer autour et avec le changement de dimension, qui est pourtant bien réel. C’est bien regrettable, car il y a de la valeur à gagner dans le changement de dimension du Maroc. SOURCE WEB Par Nadia Salah L’Economiste