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Festival de la culture soufie Le soufisme prend ses quartiers à Fès

Festival de la culture soufie   Le soufisme prend ses quartiers à Fès

La 6e édition du Festival de la culture soufie réunit artistes, intellectuels, hommes de lettres et confréries soufies autour des valeurs universelles de la paix et de la sagesse. Le festival contribuera à véhiculer une image positive de l’Islam. Fief des grands maîtres soufis, de Zawayas et Medersa, Fès est fidèle à sa réputation de capitale spirituelle du Royaume. Elle confirme ainsi son attachement aux valeurs universelles du soufisme et de la spiritualité en accueillant depuis des années le festival de la culture soufie, qui s’impose aujourd’hui comme un rendez-vous majeur pour tous ceux qui ont opté pour le chemin de la paix et de la sagesse. Pour sa sixième édition, qui aura lieu du 12 au 14 avril 2012, le festival de la culture soufie de Fès se tiendra autour du thème des «Sapiences soufies» (hikam). Forme de littérature soufie, les hikam sont, comme l’explique Faouzi Skalli, président du festival, des aperçus sur le dévoilement d’itinéraires spirituels, tant sur le plan intérieur que sur celui du comportement. «La littérature soufie s’est exprimée à travers la poésie, les récits, les exposés pédagogiques ou métaphysiques ou encore sous la forme d’une littérature de «Sapiences» (hikam) ou phrases de sagesse. Ces sentences, telles les «Hikam» d’Ibn Ata Illah al Iskandari, nourrissent les méditations et le cœur des disciples, mais aussi une culture collective imprégnée des valeurs et des conceptions intellectuelles et spirituelles qui ont tissé la matrice de la civilisation de l’Islam», précise-t-il. Cette année encore, le festival tentera de faire connaître à l’international une image positive de l’Islam, grâce au langage universel d’ouverture et de paix que prône la voix spirituelle qui l’habite (le soufisme) et de conforter le positionnement du Maroc dans le dialogue interculturel en jetant un pont entre l’Orient et l’Occident. M. Skalli souligne que cet événement vise également à questionner le rôle du soufisme dans le monde d’aujourd’hui, à définir les liens qui peuvent exister entre la spiritualité, l’entreprise, l’environnement et l’action sociale, ainsi qu’à faire connaître la richesse artistique qu’a inspirée le soufisme, dans les domaines de la peinture, de la calligraphie, du chant, de la musique, des films d’auteur, des livres et des expositions. Pour ce qui est de la programmation du festival, le thème des sapiences soufies (hikam) est très bien illustré. Ceci dit, le musée Batha sera le théâtre de conférences, de concerts, de tables rondes et de soirées de chant spirituel, abordant essentiellement ce thème. Ainsi, outre une conférence sur la littérature des sapiences dans la tradition soufie, la première journée du festival sera marquée par une autre conférence sur les hikam et la poésie dans l’œuvre de Muhammad Iqbal, penseur et poète soufi pakistanais, mort en 1938, auquel cette 6e édition rend un hommage particulier. En outre, tout au long du festival, intellectuels, chercheurs et maîtres du soufisme animeront des conférences et des tables rondes où ils débattront de thèmes tels que «Hikam et voie de la chevalerie spirituelle (futuwwa)» ou encore «hikam et culture» et tenteront d’apporter des réponses à des interrogations du genre «peut-on enseigner la sagesse ?». Quant aux concerts au menu du festival, ils seront l’occasion pour les mélomanes, passionnés des mélodies soufies, de découvrir la confrérie indienne Nidhamouddine de New Delhi, ou encore la Tariqa Khalwatiyya de Turquie. Le festival sera clôturé en apothéose, le samedi 14 avril, par un concert de musique arabo-andalouse et du Samaâ des confréries soufies du Maroc.________________________________________ Un hommage à Muhammad Ikbal Considéré comme un des penseurs et des poètes musulmans les plus influents du 20e siècle, Muhammad Iqbal est né en 1871 dans le Pendjab (Pakistan). Très jeune, il se distingue par son talent de poète et côtoie les grands maîtres de la poésie ourdoue. Surnommé le poète de l’Orient, il est aujourd’hui vénéré et étudié partout au Pakistan et dans le monde entier, surtout dans le monde musulman. Il «reconstruit» la pensée religieuse dans une optique dynamique créatrice et heureuse. Son œuvre poétique, composée en ourdou et en persan, est remplie de l’exaltation des gloires passées de l’islam, de réactions contre le conservatisme soporifique des classes dirigeantes et surtout contre les doctrines négatives. Le 21 avril 1938, Iqbal mourut, laissant ce quatrain devenu célèbre : «Lorsque je quitterai ce monde, Chacun dira “Je l’ai connu.” Mais la vérité est, hélas ! Que personne ne savait qui était cet étranger ni d’où il venait.» SOURCE WEB Publié le : 1 Mars 2012 - Afaf Razouki, LE MATIN