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Les réseaux marocains de Hollande Présidentielles françaises

Les réseaux marocains de Hollande   Présidentielles françaises

Les Franco-Marocains en force Le PS soutient l’offre marocaine d’autonomie au Sahara Le poste d’ambassadeur à Paris toujours vacant L'ex candidate PS aux présidentielles, Ségolène Royal, en visite au siège du Groupe Eco-Medias L’ÉLECTION du socialiste, François Hollande, à la présidence de la République française, aura-t-il un impact sur le couple Maroc-France? La question n’est pas anodine, surtout que Paris est le premier partenaire commercial et économique du Maroc et vice versa. Et du coup, c’est normal qu’un changement à la tête de l’Etat suscite des interrogations. Même s’il n’y a pas lieu de s’en inquiéter. Dans l’immédiat, la chose à faire pour le Maroc est de désigner rapidement un ambassadeur à Paris. Le poste est vacant depuis la nomination de Mustapha Sahel conseiller du Souverain. D’ores et déjà les spéculations vont bon train, certains évoquant l’usfpeiste Fathallah Oualalou connu pour sa proximité avec Martine Aubry, ou encore Ahmed Réda Chami. Qu’importe, les réseaux de François Hollande au Maroc existent. Bien déployés, ces canaux peuvent constituer des passerelles. Déjà, dimanche soir, le drapeau marocain flottait sur la place de la Bastille à Paris. Il était brandi par des jeunes supporters du nouveau président. C’est comme si la victoire de Hollande était aussi celle du Maroc. Il est vrai que sur de nombreux fronts, la proximité avec le PS est réelle. La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry est très proche du Maroc, particulièrement la ville d’Oujda avec laquelle elle a signé des conventions en tant que maire de Lille. Et pour cause, son mari est natif de la capitale de l’Oriental. Un autre pont, de poids, entre les deux pays, est Jamel Debbouze. Le célèbre humoriste franco-marocain a annoncé, haut et fort, et bien avant l’élection qu’il voterait pour François Hollande. Autre atout de taille: Ségolène Royal, l’ex-compagne du nouveau président et mère de ses deux enfants, vit depuis quelques années avec André Hadjez, natif de Casablanca. Le couple est souvent en déplacement au Maroc. D’ailleurs, Ségolène Royal s’est rendue l’année dernière au siège de L’Economiste. De même, l’ancienne ministre Garde des sceaux, Elisabeth Guigou, est originaire de Marrakech. Elle pourrait figurer dans le prochain gouvernement de Hollande. Rabat a une carte précieuse en main. Najat Vallaud Belkacem a été porte-parole de François Hollande-candidat. C’est une jeune femme politique percutante, adjointe au maire de Lyon et originaire de Bni Chiguer, à côté de Nador. Elle revient souvent dans sa région natale. D’ailleurs, elle a été jusqu’à janvier dernier, date de sa démission, membre du Conseil de la communauté marocaine de l’étranger, présidé par Diss Al Yazami. Il n’est pas exclu que la dame de Bni Chiguer fasse partie du prochain gouvernement de François Hollande qui avait annoncé sa volonté d’appliquer le principe de parité. Toutes ces potentialités peuvent jouer dans le lobbying pour renforcer les liens entre les deux rives. D’ailleurs, le Souverain a été parmi les premiers chefs d’Etat à féliciter le président élu. Cependant, dans certains cercles, on est persuadé que le couple Maroc-France va entrer dans une zone de turbulences. Selon eux, il n’est, au meilleur de sa forme, qu’avec une présidence de droite. On a vu les engagements des présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy aux côtés du Maroc, particulièrement au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi, le Maroc a pu résister aux assauts algériens sur la question du Sahara marocain et imposer l’offre d’autonomie comme la solution le plus sérieuse. Visiblement, ils ont gardé en tête le parti pris par l’ancien président François Mitterrand et son épouse dans les années 80 qui avaient envenimé la relation bilatérale. Dans cette démonstration, ces cercles oublient de constater que le Parti socialiste français a évolué. D’ailleurs, lors de sa visite au Maroc en mars dernier, la première secrétaire, Martine Aubry a été on ne peut plus claire. Elle avait affirmé que son parti continuera à soutenir l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara s’il est porté au pouvoir. Selon elle, le plan d’autonomie proposé par le Maroc constitue la solution la plus réaliste pour poursuivre les pourparlers au niveau des Nations unies et trouver un règlement définitif à ce conflit. D’ailleurs, lors de ce déplacement, Martine Aubry a été reçue par le Souverain, qui avait effectué un stage auprès de son père Jaques Delors alors président de la Commission européenne. Une chose est sûre, les socialistes français critiquaient le Maroc sur les droits de l’Homme et des libertés. Depuis quelques années, ce dossier est dépassé. Le processus enclenché par l’Instance équité et réconciliation a permis de tourner la page. Aujourd’hui, les Marocains n’ont pas à rougir des pas franchis dans ce domaine. D’ailleurs, lors du duel télévisé entre les deux candidats aux présidentielles françaises, François Hollande a donné le Maroc comme exemple en matière de démocratie. L’anticipation sur le printemps arabe, avec la révision constitutionnelle, l’organisation d’élections législatives anticipées et la formation d’un chef de gouvernement issue du parti arrivé en tête du scrutin, ont fini par faire le reste. SOURCE WEB Par Mohamed CHAOUI