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Tanger La clientèle des affaires prend sa revanche sur le Tourisme balnéaire

Tanger La clientèle des affaires prend sa revanche sur le Tourisme balnéaire

Elle dépasse largement les estivants et remplit les hôtels tout au long de l’année Ce nouveau créneau compense la perte de vitesse du marché espagnol Le tourisme national ne cesse de croître malgré l’absence d’une politique dédiée EST-CE le bout du tunnel pour le secteur touristique à Tanger ? En effet, la tendance affichée par celui-ci lors des derniers mois permet de penser à un début de résilience vis-à-vis de la crise qu’il traverse. Si l’année 2011 s’est terminée sur une note mi-figue mi-raisin, traduite par une croissance nulle du nombre des nuitées, l’année 2012 a démarré sur les chapeaux de roues avec une hausse de 4% pour le mois de janvier. La tendance s’est confirmée ensuite avec une nette augmentation sur le premier trimestre de près de 12%, selon le CRT de la Région. Elle est essentiellement le fruit de la poussée des résidents qui a largement compensé celle des touristes internationaux. Ainsi c’est un total de près de 180.000 nuitées qui ont été enregistrées lors des trois premiers mois de l’année 2012 dans les établissements classés de la ville de Tanger en très nette croissance par rapport à la même période de l’an dernier. Elle s’est maintenue lors du mois d’avril qui a coïncidé avec les vacances scolaires et Pâques. Pour nombre d’intervenants dans le secteur, cette nouvelle tendance est le fruit de l’évolution des profils des visiteurs de la ville. C’est le cas en effet de la clientèle ‘Affaires’, devenue au fil des dernières années la première pour Tanger avec une part dépassant largement les 50%, selon les opérateurs. Cette évolution reste le résultat direct du développement industriel que connaît Tanger avec le complexe portuaire Tanger Med et surtout l’Usine automobile du groupe Renault. Cette dernière dont l’inauguration a eu lieu le 9 février dernier a permis un changement radical vu le nombre de visiteurs directs et indirects via ses sous-traitants dont elle est responsable. Une autre évolution est celle des résidents dont les nationaux constituent l’écrasante majorité. Ces derniers montrent une fidélité sans faille au produit ‘Nord’, selon un hôtelier et en constituent les premiers clients. Leur part a elle aussi augmenté permettant de compenser les failles du tourisme international. Cette clientèle opte le plus souvent pour le locatif meublé, un produit en plein essor à Tanger. Mais une part de plus en plus importante est attirée par le produit hôtelier, en particulier les 3 étoiles qui ont vu la demande augmenter de manière significative, selon les voyagistes. Ce marché connaît une croissance d’autant plus méritante qu’il ne fait l’objet que de peu d’attention. Par contre, le marché espagnol, celui qui était considéré comme l’étalon, la valeur refuge du tourisme au Nord, a perdu de sa superbe. La crise économique qui secoue le pays a grandement érodé les arrivées et les nuitées d’un marché qui participait jusqu’à 20% au total des nuitées de Tanger, en 2009. En 2011, il n’a représenté que 15%. Il est talonné de près au niveau des marchés internationaux par la France. Il a représenté en 2011, 11,4% des nuitées alors qu’il y a dix ans il n’était qu’à moins de 7% du total. Pourtant les regards continuent d’être braqués vers l’Espagne, «un marché facile, acquis du fait de la proximité géographique d’abord», selon certains opérateurs. De plus, il se prête facilement aux déplacements du type «city break» avec des escapades en week-end ou en cours de semaine d’une ou deux nuitées. La durée de la traversée en bateau ou le trajet en avion font de Tanger une ville à moins d’une heure et demi de Madrid ou de deux heures de Malaga par mer. Le renouveau du marché espagnol, mais aussi des autres européens, tel est le vœu des opérateurs touristiques de la ville qui fondent beaucoup d’espoir sur le futur bureau de représentation de l’ONMT à Torremolinos. Ce dernier devra démarrer son activité, selon le ministère du Tourisme vers le mois de septembre. Il devra permettre de cibler non seulement les touristes espagnols du sud mais aussi l’importante communauté de résidents allemands et anglais de l’Andalousie. L’habitat informel, un rude concurrent A Tanger l’un des défis reste le contrôle du locatif touristique. Ce dernier constitue un point positif pour les opérateurs autres qu’hôteliers, car il permet de drainer une population nationale qui n’est pas intéressée par l’hôtel et c’est une bonne partie de l’économie locale qui en profite. Mais par contre le manque de contrôle et de suivi du locatif touristique ne permet pas aux hôteliers de se battre à armes égales et transforme ces logements en rudes concurrents. SOURCE WEB Par Ali ABJIOU