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Immobilier Haro sur l’habitat menaçant ruine

Immobilier Haro   sur l’habitat menaçant ruine

Une brigade dédiée suite au drame de la médina de Casablanca 144.000 ménages dans des foyers à risque élevé 44.000 unités non réglementaires recensées en 2011 A Douar Tqalia, un camion sans plaques d’immatriculation achemine du sable pour la construction d’habitations anarchiques. Après avoir constaté la présence de photographes, des forces de l’ordre tentent d’ériger des barrages de fortune Deux jours après le drame de la médina de Casablanca, qui s’est soldé par un lourd bilan (5 morts) suite à l’effondrement d’une maison (cf. www.leconomiste.com), le département de l’Habitat annonce la création imminente d’un service dédié à l’habitat menaçant ruine. L’enjeu est de parer au plus urgent tout en délimitant les responsabilités. «La problématique réside dans le contrôle éparpillé entre divers intervenants (agence urbaine, commune, conseil communal …)», tient à préciser Fatna Chihab, responsable de la direction Habitat social relevant de la tutelle. D’où la difficulté de déterminer les responsabilités en cas de sinistre comme celui survenu la semaine dernière à Casablanca. Et c’est la raison pour laquelle le ministère de l’Habitat compte mettre en service un opérateur qui interviendra directement. Le nouveau service sera habilité à contrôler la régularité des constructions ainsi que les délais de préavis adressés aux habitants pour quitter les constructions menaçant ruine. L’intervention de la force publique ne sera pas exclue en cas de refus des ménages concernés de quitter leur domicile, annonce la tutelle. Les nouvelles orientations du département de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville visent en priorité le soutien du rôle des villes en tant que centres de création de richesse et de développement de la croissance. D’ailleurs, une nouvelle stratégie de la politique de la ville est en préparation. Stratégie où les agences urbaines devront jouer un rôle de premier plan. L’enjeu étant de pallier plusieurs dysfonctionnements qui freinent le développement des grandes agglomérations. Parmi ces dysfonctionnements, figurent la précarité, le délabrement avancé, les taux élevés de sous-équipement des foyers, l’insalubrité des quartiers… Selon les statistiques de la tutelle, 25 à 30% des ménages urbains habitent des quartiers pauvres et sous-équipés. Pis encore, près de 13% des familles urbaines vivent dans des logements insalubres, soit un total de 556.000 ménages dont 170.000 bidonvillois. De récentes études font état de 242.000 résidents dans des habitations clandestines et quelque 144.000 installés dans des unités menaçant ruine. Valeur aujourd’hui, le marché de l’immobilier souffre de nombreux dysfonctionnements et incohérences. Les experts dénoncent notamment les taux élevés de densité surtout dans le logement économique et social, l’inadéquation entre l’offre et la demande, le non-respect des cahiers des charges, l’absence de standards qualité homogènes liés à la catégorisation, la définition des différents segments du marché (social, économique, moyen et haut standing, luxe…) Selon Abdellah Lehzam, professeur à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU): «Le marché immobilier résidentiel présente un écart structurel entre les besoins et la production annuelle formelle». Pr. Lehzam précise que «plus de la moitié du parc du logement formel est produite dans le cadre de l’autopromotion». En revanche, plus du tiers de la production de logements est constituée par l’habitat non réglementaire (44.000 unités en 2011)». Ce constat pose donc la question de l’informel. Sur un tout autre registre, et même s’il y a unanimité sur la crise que traverse le secteur de l’immobilier, les statistiques nuancent ce constat. Certes, le résidentiel de luxe traverse une période difficile surtout à Marrakech, mais le secteur dans sa globalité s’en sort grâce à la dynamique sans précédent du logement social. En effet, si l’on tient compte de l’évolution des ventes annuelles du ciment ainsi que celles de l’encours des crédits immobiliers, le marché n’a cessé de croître depuis 2005. En 2011, 16,12 millions de tonnes de ciment ont été écoulés contre 14,57 millions en 2010, 14,52 millions en 2009. Autre indicateur et non des moindres, l’encours des crédits dédiés à l’immobilier. Il a atteint 210,3 milliards de DH en 2011 contre 188,1 milliards en 2010, 173 milliards en 2009, 153,2 milliards en 2008 et 57,9 milliards en 2005 (voir infographie). C’est dire que les effets de la crise financière et économique mondiale n’ont pas eu de fortes incidences sur le marché local. Du moins, comme ce fut le cas en Espagne, aux Etats-Unis ou encore en France. SOURCE WEB Par Ahmed Ibn ABDELJALIL L’Economiste