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Diversité biologique La biodiversité marine convoitée

Diversité biologique  La biodiversité marine convoitée

Les milieux maritimes devront recevoir plus du tiers des investissements mondiaux à l’horizon 2030. La biodiversité marine est appelée à recevoir à l’avenir les plus gros investissements. «La biodiversité marine est très riche, mais elle reste encore non connue. Au rythme des découvertes actuelles, il faut attendre entre 250 et 1000 ans pour faire l’inventaire du monde marin», a indiqué Mohamed Menioui, de l’Institut scientifique de Rabat, lors de la célébration de la Journée internationale de la biodiversité du 22 mai. Un événement international correspondant à la date de l’adoption de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et qui a été célébré cette année sur le thème «Un océan, plusieurs mondes de vie». Ce rendez-vous offre aussi une occasion pour sensibiliser les différents acteurs, y compris le grand public, à l’importance de la diversité biologique marine et côtière pour le développement économique et social. «États-Unis, Allemagne et Japon font partie des dix pays qui dominent la biodiversité en matière de dépôts de brevets», a ajouté M. Menioui. La biodiversité marine est appelée à recevoir à l’avenir les plus gros investissements. Pour Mohamed Amar, responsable du laboratoire de microbiologie et de biologie moléculaire au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), les produits de la biotechnologie blanche (exploitation des gènes) et de la bioénergie dépasseront un tiers des investissements industriels à l’horizon 2030. Si le milieu marin recèle des richesses inestimables, il faut penser dès maintenant à l’exploitation durable de cet écosystème. À l’échelle nationale, il n’existe pas encore de loi pour gérer le littoral. «Le Maroc a signé, en 2008, le protocole de la gestion intégrée des zones côtières, mais il ne l’a toujours pas ratifié», a noté Larbi Sbai, professeur du droit de la mer et de l’environnement dans les universités marocaines. La célébration de la Journée mondiale de la biodiversité s’inscrit également dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour la biodiversité (2011-2020). Cette décennie constitue un cadre pour soutenir la mise en œuvre du Plan stratégique pour la biodiversité et des Objectifs d’Aichi adoptés à la 10e Conférence de la CDB, tenue au Japon en 2010. Ces objectifs appellent notamment les gouvernements, les entreprises et les parties prenantes, à tous les niveaux, à prendre des mesures ou à appliquer des plans pour assurer une production et une consommation durables. Par ailleurs, ce plan stratégique appelle tous les pays, d’ici à 2015, à élaborer et à mettre en œuvre une stratégie et un plan d’action nationaux efficaces, participatifs et actualisés en matière de diversité biologique. La rencontre de la CDB au Japon a aussi adopté le Protocole de Nagoya. Cet accord a pour but de réglementer l’accès aux ressources génétiques et de promouvoir le partage juste et équitable des avantages issus de leur utilisation. Le protocole de Nagoya devait entrer en vigueur 90 jours après la 50e ratification par les États. La 11e réunion de la Conférence de la CDB, qui se tiendra en Inde en octobre prochain, pourrait accueillir la première réunion des Parties au protocole, à condition que les 50 ratifications aient eu lieu avant le 10 juillet prochain. Le secrétaire général de l’ONU et le secrétaire exécutif de la CDB ont appelé les parties à accélérer le processus de ratification du Protocole de Nagoya et à souligner sa contribution importante au développement durable, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Ressources côtières surexploitées Les océans ont accumulé un quart à un tiers des émissions de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles, au déboisement et à d’autres activités humaines. Par ailleurs, environ 80% des stocks mondiaux de poissons sur lesquels des données sont disponibles sont pleinement exploités ou surexploités et nécessitent donc une gestion durable. Enfin, les pressions exercées sur la biodiversité côtière et marine vont continuer à augmenter, car 50% de la population mondiale vivra le long des côtes en 2015, ce qui soumettra les ressources côtières à une énorme pression. Publié le : 27 Mai 2012 – SOURCE WEB Par Rachid Tarik, LE MATIN