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Agenda électoral Les partis de la majorité se concertent et lopposition accuse

Agenda électoral   Les partis de la majorité se concertent et lopposition accuse

Une idée circule selon laquelle les prochaines élections pourraient avoir lieu suivant les textes juridiques en vigueur. Les concertations sont lancées, mais rien n’est encore tranché. L’attentisme qui frappe la classe politique s’agissant de l’agenda électoral qui tarde à voir le jour interpelle plus d’un. En effet, même les militants des partis de la majorité, voire des responsables des directions de ces partis ne sont pas au parfum des éventuelles dates des prochaines échéances électorales. En fait, rien n’est encore décidé à ce sujet. «Nous avions déjà demandé au Chef du gouvernement de nous fournir les détails de l’agenda électoral qui devra être adopté pour l’organisation des prochaines échéances électorales. Selon le chef du gouvernement, ceci fait partie de l’ordre du jour des réunions de la majorité. Certains qui disent que si on veut passer, dans les plus brefs délais, à l’organisation des élections, cela doit se faire avec les textes juridiques en vigueur. Sinon, de nouveaux textes doivent être préparés en concertation, ce qui suppose beaucoup de temps», souligne Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD). Les concertations dans ce sens ont déjà démarré depuis le mois d’avril et se poursuivent toujours. Ainsi, les scénarii qui se profilent dans ce sens sont de deux sortes. Soit affronter les élections avec les textes juridiques existants. Ce qui va faciliter l’organisation de toutes les échéances électorales dans un laps de temps relativement court (élections professionnelles, communales, régionales et Chambre des conseillers). Tout un programme Une situation qui permettrait de boucler le tout avant la fin de l’année 2012. Sinon, il faudrait élargir les débats et les concertations au sujet des textes électoraux et prendre le temps qu’il faut. Selon «monsieur élections» au sein du PJD, Abdelhak Arabi, la question de l’organisation des élections pose d’énormes problèmes. Est-ce qu’il faut commencer par l’élaboration d’un agenda, puis s’y conformer, notamment en ce qui concerne l’élaboration de l’arsenal juridique qui s’ensuit ? Ou, aller dans le sens contraire. C’est-à-dire préparer d’abord l’arsenal juridique nécessaire avant de décider du calendrier, dit-il. Il nous apprend que son parti avait réfléchi à ces deux possibilités. «La conviction que nous avons développée c’est que les prochaines élections doivent avoir lieu selon un arsenal juridique bien élaboré, qui garantit la transparence et l’intégrité et permet de passer à une nouvelle étape, celle de la régionalisation avancée», explique-t-il. «En plus, le dossier de la régionalisation n’est pas encore clair. Que ce soit en ce qui concerne le découpage, les attributions, la logique du choix des instances des régions… Tout cela n’est pas encore fixé. Donc, tout ceci exige un débat national. Car la question de la régionalisation n’est pas une affaire de la majorité ou de l’opposition. C’est une affaire nationale qui exige un débat national. C’est donc là l’élément essentiel qui pose problème dans le cadre de la réflexion autour de l’agenda électoral approprié. Car on ne peut pas trancher, par exemple, au sujet de l’organisation des élections communales avant d’avoir décidé au sujet de la régionalisation. Alors que cette question peut demander deux mois ou trois mois pour être réglée», affirme Abdelhak Arabi. Ainsi, du côté du PJD, l’on pense aujourd’hui qu’il faut d’abord ouvrir le chantier de la régionalisation qui est immense. Car il faut d’abord adopter la loi organique qui détermine les attributions et les finances des régions. Texte dont le projet n’est même pas encore élaboré. Il y a encore une divergence au sujet du mode électoral pour le choix des présidents des régions. Montée au filet Du côté de l’opposition, l’on rend responsable le gouvernement et sa majorité des retards enregistrés jusqu’à aujourd’hui s’agissant de la révélation de l’agenda électoral. «Nous sommes en retard par rapport à la nouvelle Constitution. Nous sommes déjà en retard par rapport à la mise en application des dispositions relatives à la deuxième Chambre. Il y a une Chambre des conseillers qui n’a rien à voir avec la nouvelle Constitution. On se trouve dans une situation d’attentisme», souligne Hassan Tarik, parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et membre de son bureau politique. En réponse à l’idée qui circule voulant que l’organisation des prochaines échéances ait lieu même avec les lois en vigueur, il oppose un niet catégorique. «Je crois que, juridiquement, c’est faisable. Mais, politiquement, cela est impensable. Cela suppose qu’il n’y aura pas de loi organique relative aux régions. Alors que la mise en application des dispositions de la Constitution sous-entend d’abord l’élaboration des textes relatifs à la régionalisation. L’on ne peut pas avancer en matière constitutionnelle et institutionnelle et faire un pas en arrière en matière des collectivités territoriales, notamment la régionalisation», dit-il. ________________________________________ Un schéma à écarter Au départ, les pjdistes, qui tenaient à ce que les élections soient organisées dans les délais (avant la fin de 2012), avaient imaginé un calendrier qui n’est plus mis en avant par eux. Ils avaient proposé que les élections soient organisées entre septembre et octobre. Selon ce schéma, les élections professionnelles des représentants des salariés et les élections des chambres professionnelles devaient être organisées au mois de juin ou début juillet. On pensait que les élections communales et régionales pouvaient avoir lieu simultanément, car c’est un scrutin direct. Ce qui pouvait aboutir à l’émergence des conseils régionaux et communaux fin septembre. Et donc, les élections de la deuxième Chambre pouvaient avoir lieu fin septembre ou début octobre. Ce qui allait permettre que la prochaine rentrée politique ait lieu avec une nouvelle composition de la deuxième Chambre. Repères • L’incontournable régionalisation • L’élément le plus important pour pouvoir élaborer un agenda électoral pour les prochaines échéances électorales dépend de l’adoption de la loi organique relative à la régionalisation. • Divergence • Au sein des partis politiques, il y a des divergences au sujet des listes électorales relatives aux élections régionales. Les uns veulent qu’elles soient déterminées sur le plan provincial, d’autres veulent qu’elles soient des listes régionales qui respectent la représentativité provinciale. Publié le : 28 Mai 2012 - Brahim Mokhliss, LE MATIN