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REMDH Société civile Veiller sur les acquis féminins

REMDH   Société civile  Veiller sur les acquis féminins

Comment utiliser les instruments de la politique européenne de voisinage pour la promotion du rôle de la femme dans la société tout en veillant sur les acquis féminins après les soulèvements populaires dans les pays arabes ? En Égypte, par exemple, les femmes ont été exclues des comités sur la réforme constitutionnelle. Les associations féminines ont appelé à la vigilance et à la mise en place d’une veille régulière pour dénoncer toute régression en matière de droits de la femme. C’est à cette question que devaient répondre les participants au séminaire «Plan d’action de voisinage entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, quelles possibilités pour une réelle participation politique des femmes et la promotion de leurs droits politiques, sociaux et économiques dans un contexte de réforme ?», organisé dernièrement à Rabat. Une rencontre initiée par des associations féministes, l’Espace associatif et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) avec le soutien de l’UE, l’Agence espagnole de coopération pour le développement international, l’Agence danoise pour le développement international et l’Agence suédoise de coopération pour le développement international. «Le Traité de Lisbonne renforce le principe d’égalité entre l’homme et la femme en l’incluant dans les valeurs et objectifs de l’Union», a souligné Lina Alqurah, directrice du Projet genre au Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH), lors de ce séminaire. Cette réunion a vu également la participation l’ancienne ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité, Nouzha Skalli, qui est venue défendre son propre projet «Agenda gouvernemental pour l’égalité 2011-2015» qu’elle a réalisé lorsqu’elle était ministre. «Ce projet qui prône essentiellement la culture de l’égalité entre homme et femme vise notamment l’accès égal des deux sexes au travail. Les objectifs sont à réaliser à l’horizon 2015. Pourquoi cette échéance ?», s’est interrogée Mme Skalli. «Parce qu’elle correspond à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire», a répondu la ministre qui s’est dit être surprise par le changement du titre de ce projet pour être remplacé par «Icram». L’ambassadeur-chef de la délégation de l’UE au Maroc, Eneko Landaburu, lui, a rassuré les participants à cette rencontre que si le titre du projet a été rectifié, l’intégralité de la convention signée avec l’ancien gouvernement est restée inchangée. Quant aux associations féministes, elles ont appelé à la vigilance et la mise en place d’une veille régulière pour dénoncer toute régression en matière de droits de la femme. Mais cela passe par le renforcement du tissu associatif pour qu’il puisse peser dans l’élaboration des politiques publiques. Sur ce registre, Said Tbal de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), lui, a déploré que la société civile soit toujours, cantonnée au rôle de consultation et non impliquée dans la prise de décision. Houria Alami M’chichi, enseignante à l’Université Hassan II, a souligné que «la Constitution marocaine de 2011, accorde une bonne place à la femme. C’est une avancée qualitative». Cette avancée doit être traduite sur le terrain. Pour ce faire, une rencontre sera organisée par le Conseil national des droits de l’Homme, jeudi 23 juillet à 10 h, à la Chambre des conseillers sur le thème : «Instance de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination». Une institution prévue par la nouvelle Constitution. Autre rendez-vous important prévu pour l’année prochaine portant sur la femme. «Une conférence euro-méditerranéenne consacrée aux droits de la femme et à l’égalité des genres devrait être organisée en 2013», a souligné Marc Schade-Poulsen, directeur exécutif du REMDH. ________________________________________ Le marché de l’emploi Le Pacte européen pour l’égalité entre les femmes et les hommes, est une initiative lancée par les gouvernements suédois, français, espagnol, finlandais, tchèque et danois, a adopté par le Conseil européen en 2006. Il s’efforce principalement à soutenir les actions des États membres de l’Union européenne (UE) à encourager la participation des femmes sur le marché de l’emploi, à améliorer l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle pour les hommes et les femmes et à promouvoir l’intégration des questions d’égalité entre les hommes et les femmes dans les politiques publiques. Repères • ■ Des associations des droits des femmes et de droits humains réunies à Rabat en juin 2006 ont lancé la campagne régionale pour «l’égalité sans réserve» dans tous les pays arabes. • ■ L’objectif de cette campagne régionale est d’appeler ces Etats à lever toutes les réserves sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes. • ■ Les sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée doivent mener ensemble un plaidoyer sur le droit de la femme au niveau du Parlement européen. Publié le : 23 Juillet 2012 – SOURCE WEB Par Rachid Tarik, LE MATIN