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POLITIQUE CULTURELLE A VENIR

POLITIQUE CULTURELLE A VENIR

Cinq grands chantiers à plus de 300 millions de DH

Centres culturels, théâtres, patrimoine… tout un programme

Sbihi brigue 1% du budget de l’Etat d’ici 2016 

Sur les 686 établissements culturels, 357 sont des bibliothèques. Cependant, ce sont essentiellement de petits points de lecture sous équipés où les visiteurs ne sont pas encadrés

IL n’est pas évident de parler de chiffres lorsqu’il est question de culture. Le mathématicien à la tête du département de la Culture veut créer la rupture. Mohamed Amine Sbihi a établi un programme de travail budgétisé avec des échéanciers bien précis. «J’ai présenté mes objectifs devant le Parlement pour qu’il y ait un suivi et surtout un contrôle des réalisations», explique le ministre progressiste (PPS). Cette démarche était nécessaire puisqu’en matière de culture, le Maroc part de très loin. Toutefois, les observateurs restent septiques quant aux moyens limités du ministre de la Culture. Pour Sbihi, ce n’est pas une question de moyens, mais de gouvernance. Les cinq grands chantiers lancés par la tutelle bénéficieront d’un soutien financier de plus de 308 millions de DH.

 
Politique culturelle de proximité: 200 millions de DH


Le Maroc dispose uniquement de 686 établissements culturels, dont 357 bibliothèques (essentiellement de petits points de lecture). La tutelle ne compte pas plus de 32 salles de théâtre et 51 instituts de musique dont 18 conservatoires. La majorité de ces établissements est sous équipée. Avec un budget de plus de 200 millions de DH pour cette année, la tutelle veut améliorer la situation. Elle compte mettre à niveau et améliorer les prestations de 107 institutions et infrastructures culturelles. Il est programmé de créer 5 centres culturels, 7 bibliothèques ou points de lecture. Deux conservatoires de musique devraient également voir le jour en plus d’un théâtre. La création ou la mise à niveau des centres culturels nécessitera une enveloppe de 74 millions de DH (2012-2013) en plus de 25 millions de DH pour des projets en cours d’achèvement. Ainsi, des villes comme Bouarfa dans l’Oriental, Ouarzazate ou Taourirt devraient être dotées de nouveaux centres culturels d’ici les deux prochaines années. Le ministère a attribué un budget de près de 15 millions de DH pour la création et la mise à niveau des bibliothèques et points de lecture. Par ailleurs, les conservatoires de musique et autres salles de spectacles recevront 60 millions de DH entre 2012 et 2013. La nouvelle équipe de la tutelle a également hérité de deux grands projets.

 

Le Musée national d’art moderne (190 millions de DH) et l’Institut national de musique et de chorégraphie (200 millions de DH). Ils nécessitent un budget de 70 millions de DH. Les deux établissements devraient être opérationnels dès 2013.

Soutien à la création et aux créatifs: 65 millions de DH

Hormis quelques exceptions, le Maroc est de plus en plus absent du paysage artistique mondial. Pour ce qui est du livre, l’Etat ne dispose pas de politique dédiée à la diffusion et au soutien à l’achat de livres et la lecture. Par conséquent, le nombre de livres publiés au Maroc ne dépasse pas les 2.000 titres contre 67.278 en France (statistiques 2010). Pour y arriver, le ministère a décidé de soutenir la création littéraire par le biais de récompenses aux plus méritants et l’organisation d’expositions et de salons du livre dans différentes régions. L’ensemble de ces actions nécessitera un budget de plus de 13 millions de DH. Cependant, cette démarche a été entreprise depuis plusieurs années sans résultats probants! Pour leur part, le théâtre et les arts plastiques recevront respectivement un soutien de 10,8 et 4 millions de DH. A elle seule, la chanson marocaine dispose d’une aide financière de 4,5 millions de DH.
Préservation du patrimoine culturel: 25 millions de DH

Malgré quelques efforts, le patrimoine culturel est quasiment laissé à l’abandon. Cette situation menace plusieurs vestiges de disparition. Sur ce volet, le ministère de tutelle compte débloquer l’équivalent de 25 millions de DH. Un budget qui reste clairement insuffisant du fait du coût important de la restauration de certains édifices. En attendant, le plus grand projet de restauration touche le palais El Badii pour une enveloppe de plus de 5,5 millions de DH. Les travaux qui ont démarré en février dernier devraient être finalisés en octobre 2013.

Diplomatie culturelle et bonne gouvernance

La culture est le meilleur vecteur d’image pour un pays à l’international. Le rayonnement culturel a des effets indéniables sur plusieurs secteurs, notamment le tourisme. Le Maroc a attribué un budget de 7,6 millions de DH à la diplomatie culturelle. Cette démarche inclut la présence dans différentes manifestations internationales et l’accueil de troupes artistiques internationales. Le cinquième axe de travail du ministère porte sur l’amélioration de la gouvernance. Ces actions ne peuvent se faire à long terme si le ministère n’augmente pas ses ressources financières (673 millions de DH). Ainsi, il compte ramener son budget à 1% du budget général de l’Etat à l’horizon 2016.

SOURCE WEB Par Ilham BOUMNADE L’Economiste