Situation de l’économie nationale en 2017 et perspectives de 2018: L’agriculture reste le premier contributeur à la croissance
Croissance économique, reprise du rythme de croissance des activités non agricoles, hausse de l’inflation, maintien du déficit… le Haut-Commissariat au Plan a fait un diagnostic sans concession de l’économie nationale en 2017 et de ses perspectives de 2018 lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mercredi 10 janvier 2018 à Casablanca.
En prélude de sa présentation, Ahmed Lahlimi Alami, haut-commissaire au Plan, a souligné que l’économie nationale a réalisé une croissance économique de 4% en 2017 au lieu de 1,2% en 2016. La demande extérieure est en hausse de 4% en 2017 au lieu de 2,4% une année auparavant. Quant au déficit budgétaire, il a été limité à 3,5% du PIB en 2017, soutenu par le dynamisme de la collecte fiscale et un ralentissement des dépenses budgétaires de fonctionnement et d’investissement. Bien que l’endettement global se soit stabilisé (81% du PIB), Ahmed Lahlimi a appelé à la vigilance. Il a également expliqué que le déficit du compte courant extérieur (limité à 4,4% du PIB) doit être assorti d’une égale vigilance. Et pour cause, le déficit de la balance commerciale s’accentue (18% en 2017).
1- Amélioration de la croissance agricole
L’année agricole a été positive en 2017. Ainsi, le secteur primaire a amélioré sa valeur ajoutée de 15%. Cette dynamique a été accompagnée «d’une reprise relative de l’emploi après 3 années de baisses successives, d’une réduction du déficit chronique de la balance commerciale agricole, d’une reconstitution de la trésorerie des agriculteurs et d’une augmentation des crédits agricoles à l’équipement». L’année agricole en 2018 devrait poursuivre la même tendance observée dans les 10 dernières années. Elle sera confortée par la mise en œuvre des programmes publics d’appui à la production et à l’organisation des agriculteurs. Ahmed Lahlimi a rappelé que l’agriculture reste le premier contributeur à la croissance de l’économie nationale et l’amélioration du niveau de vie de la population. Il explique que le taux de croissance moyen de l’agriculture a connu une hausse remarquée durant cette décennie en passant de 3% entre 2000 et 2007 à 7,3% entre 2008 et 2017.
2- Les ressources hydriques en péril
En décembre 2017, le niveau de remplissage des barrages a atteint 35% en baisse comparé à 71,2% enregistré il y a 4 ans. Pour le haut-commissaire au plan, cette situation menace l’avenir des cultures irriguées et des produits de l’élevage. Le HCP préconise donc de systématiser la mobilisation des ressources hydriques «par la viabilisation des équipements réalisés dans ce domaine aussi bien au niveau des infrastructures lourdes que celui des équipements d’irrigation et le recours à l’exploitation des technologies non conventionnelles pour l’apport de nouvelles sources hydriques».
3- Les phosphates en force
Selon les statistiques du HCP, le secteur non agricole avance à petits pas enregistrant une croissance de 2,7% en 2017 et 3% prévue en 2018, en baisse par rapport aux 5% qu’il atteignait avant 2013. En revanche, le haut-commissaire au Plan a mis en avant la performance des phosphates dans ce secteur. Selon lui, il constitue un moteur de croissance aussi bien dans sa dimension minière que dans celle de leurs dérivés chimiques et parachimiques. Cette dynamique est attribuée à l’évolution favorable des marchés internationaux avec le retrait de la Chine, ou encore du dynamisme de l’ouverture d’OCP sur le continent africain.
4- Tourisme : Une croissance de 8,4%
Le secteur du tourisme tire son épingle du jeu et retrouve une croissance de 8,4%. Il en ressort une sensible réactivité à l’amélioration de la situation dans les marchés extérieurs, notamment les marchés européens.
De son côté, l’industrie manufacturière a enregistré une croissance de 2%.
Le secteur contribue ainsi à la croissance du PIB de 0,3 point. Pour sa part l’agroalimentaire se reprend, avec une croissance de 2,6%. Ce qui n’est pas le cas de certains secteurs comme les industries du textile et cuir. Plus encore, les industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques (IMMEE) ont enregistré une croissance négative de 2,4%.
Dans sa présentation le haut-commissaire au Plan a aussi fait part de l’exceptionnelle croissance négative de -1,4%, après une progression de 2,5% une année auparavant, des services de l’éducation et de la santé.
Le 13 Janvier 2018
Source Web : Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation
UN NOUVEAU PLAN DE DÉVELOPPEMENT POUR LES PLANTES AROMATIQUES ET MEDICINALES
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime Marocain Le ministère de l’Agriculture compte commanditer en octobre prochain une étude pour doter...
La BM appelle le Maroc à investir dans le capital immatériel
La Banque mondiale (BM) appelle le Maroc à réorienter ses politiques publiques vers le développement de son capital immatériel, afin de réaliser un rattrap...
Agadir : Le Sifel peine à se réinventer
Le Salon international des fruits et des légumes (SIFEL) qui devait se repositionner, à partir de cette année, afin de maintenir son cycle de croissance est ...
Le spectre de la soif pointe
Plusieurs régions au bord d'une grande crise Urgence d’un plan d’ap...
#MAROC_Zones_humides : ces amortisseurs climatiques bradés
Subissant les agressions des pompages excessifs, des terrassements et des spoliations, les zones humides au Maroc (surtout urbaines et périurbaines) sont malhe...
Satisfecit quant au démarrage de la campagne agricole
La mobilisation est plus que jamais de rigueur afin de mettre à profit des conditions climatiques favorables Lors de la réunion sur l’état d’avancemen...
La pauvreté recule au Maroc, sauf en milieu rural (HCP)
Quatre millions de Marocains sont pauvres, soit 11,7% de la population. Ce chiffre dévoilé, ce mercredi 4 octobre par Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au Plan,...
La facture pour investir dans des infrastructures durables
90.000 milliards de dollars à mobiliser! Transformer le système financier et relancer la croissance, les défis 90.000 milliards de dollars. C’est le ...
Symposium international L’université apporte sa contribution à la réflexion sur le modèle de d
Cette séance inaugurale a été l'occasion pour l'assistance de se faire une idée de la vision du nouveau modèle économique et social. Ph. Seddik ...
Stress hydrique: la Banque mondiale appelle à réviser la tarification de l’eau au Maroc pour év
La Banque mondiale a alerté, dans son dernier rapport de suivi de la situation économique au Maroc, sur l’impact de la sécheresse sur l’écosystème nati...
Le chômage des diplômés universitaires au Maroc atteint un niveau record : un défi pour l'écono
Selon un récent rapport du Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage des diplômés universitaires en 2023 a atteint son niveau le plus élevé depuis deu...