Défis du développement : La recette de la DEPF

Demandes sociales, compétitivité économique, employabilité, innovation technologique…
L’ancrage de la démocratie participative, de transparence et de reddition des comptes contribue à promouvoir un ordre économique et social inclusif à forte incidence sur la compétitivité et l’attractivité du pays.
Des institutions fortes et l’ancrage aux principes de la bonne gouvernance sont «deux paramètres clés pour impulser durablement le processus de développement économique d’un pays». La direction des études et des prévisions financières (DEPF) qui relève du ministère de l’économie et des finances a récemment dévoilé une étude baptisée «Gouvernance, qualité institutionnelle et développement économique : quels enseignements pour le Maroc ?» où elle analyse le profil économique du Maroc et passe au peigne fin les facteurs de gouvernance nécessaires pour le développement économique durable.
Afin de s’inspirer des meilleures pratiques à l’international, l’étude fait également un état des lieux en la matière à travers trois modèles économiques aux profils différents, à savoir la Corée du Sud, la Lituanie et le Chili.
La gouvernance institutionnelle renforce le lien social et la confiance
Il s’avère que dans les différents cas de figure, le relèvement de la qualité de gouvernance institutionnelle a des effets importants, notamment en contribuant au retissage du lien social et au renforcement de la confiance dans ses dimensions interpersonnelle et institutionnelle. En plus clair, l’ancrage de la démocratie participative, de transparence et de reddition des comptes contribue à promouvoir un ordre économique et social inclusif «à forte incidence sur la compétitivité et l’attractivité du pays», précise l’analyse.
Malgré les avancées réalisées par le Maroc durant les deux dernières décennies, l’étude indique que le Maroc devrait déployer des actions pour généraliser la mise à niveau de l’administration publique, de la coordination étroite entre acteurs, l’amélioration de la transparence de l’information sur la qualité des biens et des services au même titre que la promotion de l’innovation et le renforcement de la sécurité des transactions et des contrats. «Le relèvement de ces défis serait opportun pour élargir les perspectives du Maroc au titre de son développement et lui permettre de s’adjuger un positionnement favorable dans le concert des nations», souligne l’étude de la DEPF.
Comment libérer le Maroc de la «trappe des pays à revenu intermédiaire» ?
Afin d’accélérer son processus de convergence économique et le libérer de «la trappe des pays à revenu intermédiaire», l’analyse propose les pistes à suivre. Au moins cinq leviers prioritaires sont ainsi mis en relief. D’abord, le pays devrait parachever l’édification de son capital institutionnel. A cet égard, «l’impulsion du capital institutionnel suppose d’œuvrer activement en faveur de l’amélioration de l’efficacité des instances chargées de la régulation économique, pour veiller au bon fonctionnement des marchés en adéquation sans faille avec les pratiques de la transparence et de la concurrence loyale», souligne l’étude. Pareillement pour les institutions d’intermédiation sociale qui nécessitent les mêmes exigences. L’objectif étant de mieux canaliser les demandes citoyennes et d’assurer le règlement paisible et pacifique des conflits sociaux.
Le deuxième levier prioritaire repose sur l’accélération du processus d’accumulation du capital humain.
Dans le détail, l’analyse de la DEPF propose le recours à une nouvelle génération de réformes touchant les différentes composantes de l’écosystème d’éducation-formation. En ligne de mire, le relèvement de l’employabilité et la conformité aux principes de l’équité genre. D’autant plus que la valorisation du capital humain en fera un levier de croissance et de cohésion sociale. Autre point, celui de la conception de politiques publiques. L’analyse recommande de recourir à l’évaluation systématiquement pour assurer une visibilité sur l’implémentation des programmes publics. Le quatrième axe se fonde sur la promotion de la territorialisation des politiques publiques. Pour le ministère de l’économie et des finances, l’opérationnalisation de la régionalisation avancée permettrait «de rendre les territoires maîtres de leur destin». A condition de doter les régions de ressources humaines et financières pour qu’elles puissent mieux planifier leur développement et mettre en valeur leurs atouts. Enfin, l’étude recommande l’ancrage du système productif national sur une stratégie de modernisation compétitive rénovée.
«Le Maroc gagnerait à faire de l’innovation et du progrès technologique les déterminants clés de ses avantages comparatifs», ajoute-t-on. Le pays devrait s’assurer à ce que les différents domaines de recherche et développement (R&D) soient liés aux priorités de la stratégie nationale de développement industriel.
Le 02 Mai 2018
Source Web : Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation

Le Maroc stagne au classement annuel des démocraties
Le Maroc a stagné dans le classement annuel des démocraties. Dans cette 11ème édition conçue par « The Economist Intelligence Unit », le royaume est clas...

Maroc : El Khalfi annonce le lancement d’une plateforme électronique du ministère dans le domain
Le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a annoncé samedi, à Ma...

Inégalités au Maroc : La DEPF analyse les maux du pays
La direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l’Economie et des Finances a réalisé une étude sur le thème : « La que...

Parole aux sociologues : Hamid Lechhab Une ambivalence que de vouloir à garder les valeurs
Accorder la parole aux chercheurs en sociologie, c’est permettre aux  observateurs avertis de se prononcer publiquement sur les faits de société. Une nÃ...
![[Edito]Il faut percer le mystère de la croissance économique](/images/actualite/nomie-pays-croissence.jpeg)
[Edito]Il faut percer le mystère de la croissance économique
Intégrer le cercle des pays émergents ne se décrète pas. Réaliser un taux de croissance économique oscillant autour de 7% pour résorber le flux du chôma...

Énergie électrique La production en repli de 1,2% à fin février 2017
La consommation de l’énergie électrique a enregistré une légère hausse de 0,5% au terme des deux premiers mois de 2017 après +2,6% à la même période ...

Les pays du CCG, un potentiel de croissance important pour les produits halieutiques marocains (DEPF
Les pays membres du Conseil de Coopération du Golf (CCG) ont un potentiel de croissance important sur le plan de la consommation et de la demande des produits ...

L’activité agricole continue de booster la croissance économique
Bonne performance de la valeur ajoutée agricole en 2017, selon la DEPF Dans sa dernière note de conjoncture, la Direction des études et des prévisions fi...

Électricité : Les énergies renouvelables boostent la production nationale
La production nationale d’énergie électrique a bondi de 6% à fin juillet 2018, en glissement annuel. Une progression à la faveur de la production de lâ...

Des gisements d’opportunités profiteront au Maroc et aux pays de la CEDEAO
Des gisements d'opportunités existent entre le Maroc et les pays de la CEDEAO dont l’exploitation profiterait conjointement aux deux parties, moyennant l...

Sommet de la jeunesse 2019 : Des villes plus intelligentes pour un avenir résilient
02 décembre 2019 | 8:30 ET, 13:30 GMT À 03 décembre 2019 | 18:30 ET, 23:30 GMT Auditorium Preston (Washington) Le programme est disponible en anglais. ...

Les IDE marocains en Afrique représentent 60% des flux sortants
Le Royaume compte parmi les premiers investisseurs africains de l’UEMOA et de la CEMAC Les investissements marocains en Afrique ont connu une forte croissa...