Jeunes et politique: l’inquiétante désaffection
Le courant ne passe plus entre les jeunes et la politique. En effet, seulement 5% des jeunes Marocains ont confiance dans l’action et les partis politiques, tandis que 70% d’entre eux se désintéressent complètement de ce champ, ont révélé des statistiques du Haut-commissariat au plan (HCP), rapportées par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 29 et 30 septembre.
Sur le terrain, les mêmes statistiques ont fait savoir que seuls 1% des jeunes exercent la politique au sein des partis, au moment où les jeunes représentent 40% du fichier électoral. Ce qui fait dire au quotidien que les partis politiques n’accomplissent plus leur mission de sensibilisation et d’encadrement des jeunes. D’ailleurs, fait remarquer le quotidien, le nombre de jeunes qui s’expriment sur les réseaux sociaux ne cesse de croitre, alors que lors des manifestations partisanes, leurs interventions se font de plus en plus rares.
En plus, lors des mouvements de colère, les jeunes occupent le devant de la scène sans aucun encadrement politique. Il s’agit en fait d’un nouveau phénomène qui commence à prendre de l’ampleur en dehors de tout encadrement politique, syndical ou social. Des mutations dangereuses, résume le quotidien, qui s’arrête sur l’anecdote du jeune du Rif qui avait répliqué au ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime et président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, qui voulait le convaincre, qu’«il n’avait pas de temps à perdre». Une conduite qui explique la faillite des institutions d’intermédiation et d’encadrement des jeunes, écrit le quotidien.
Ce constat, explique le quotidien, serait le résultat des visions politiques des acteurs politiques eux-mêmes qui ne cèdent pas la place aux jeunes et ne balisent pas la voie devant eux pour s’épanouir politiquement et se préparer à prendre la relève. Dans ce cas, le quotidien cite une autre anecdote significative, illustrant cette longévité des hommes politiques. «Quand vous étiez ministre de la poste, l’actuel président de la France, Emmanuel Macron, n’était âgé que de cinq ans», aurait commenté un blogueur sur la candidature de Mohand Laenser au secrétariat général du Mouvement populaire.
Ce facteur de vieillissement des acteurs politiques marocains n’est pas la seule raison de cette désaffection des jeunes pour la politique. Il y a aussi le facteur confiance. «Nous vivons une crise de confiance surtout chez les jeunes. Ils n’ont pas confiance dans les institutions politiques, les centrales syndicales et les associations de la société civile», avait affirmé Nizar Baraka, secrétaire général du parti de l’Istiqlal dans une rencontre partisane, poursuit le quotidien.
En plus de ces facteurs liés aux dysfonctionnements partisans, le quotidien fait remarquer que les conditions sociales aggravent également ce phénomène. Se référant à des statistiques du conseil économique et social et environnemental, le quotidien fait savoir que le chômage touche 26.5% des 15-24 ans. Ce taux atteint les 43% dans le milieu urbain. D’autres statistiques ont révélé que 2.7 millions de jeunes âgés entre 15 et 29 ans sont sans instruction et pas moins de 75% de la même tranche d’âge sont sans couverture médicale.
En dépit de ces chiffres alarmants, le quotidien pointe du doigt les jeunesses des partis politiques qui ne jouent plus leur rôle de recrutement et d’encadrement comme ce fut le cas dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Cette situation qui interpelle a poussé les pouvoirs à agir en vue de motiver les jeunes à adhérer à la politique. C’est ainsi que le conseil national de la jeunesse et de l’action sociale a été créé et que des lois ont été mises en place pour accorder des quotas aux jeunes au niveau de toutes les instances élues. Ces mesures ont eu un impact positif en permettant à 34 députés, âgés de moins de 35 ans, d’accéder au parlement. Ces mesures, certes, sont louables mais le travail de fond relève des compétences des partis politiques.
Le 28 septembre 2018
Source web par: le 360
Les tags en relation
Les articles en relation
Voici la liste officielle des 38 membres du nouveau bureau politique du RNI
Le nouveau Conseil national (CN) du RNI, né du 7e congrès, tenu du 4 au 5 mars 2022, a entériné, autour du président Aziz Akhannouch, dont le mandat a ét�...
#Maroc_etat_urgence: Le Maroc va t il le prolonger ?
Un Conseil de gouvernement se tiendra, jeudi, sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avec à l’ordre du jour l’examen de six projets ...
Pacte de Marrakech. Le roi Mohammed VI: la question migratoire n’est pas une question sécuritaire
Le roi Mohammed VI a adressé un message à la Conférence intergouvernementale pour l'adoption du Pacte mondial sur des migrations sûres, ordonnées et r�...
Un record de près de 12 milliards de DH d’investissements privés approuvés
La Commission nationale des investissements, tenue le 24 mai à Rabat, sous la présidence du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a retenu, entre autres, six...
Recensement général de la population : les nouveautés pour 2024 présentées par Ahmed Lahlimi
Le recensement général de la population et de l’habitat de 2024 connaîtra une véritable rupture technologique. La collecte des données sera réalisée su...
Régions : La nomination et les salaires des fonctionnaires au menu du Conseil de gouvernement
Un Conseil de gouvernement se tiendra jeudi sous la présidence du chef de gouvernement, Aziz Akhannouch. Au début de ses travaux, le Conseil examinera deux...
Palais Royal de Rabat: Ce jour 20/09/2024 a eu lieu une séance de travail presidèe par sa Majestè
Communiqué du Cabinet Royal Rabat, 20/09/2023 (MAP) – Voici un communiqué du Cabinet Royal : "Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, ...
En vidéo : Tan Tan une province de Guelmim-Oued-Noun
La province de Tan-Tan est une des provinces marocaines de la région de Guelmim-Oued Noun. La région possède deux chaines de montagnes, l’Ouarkziz et Zini ...
Paralysie gouvernementale : l’option d’un arbitrage royal fait son chemin
Paralysie gouvernementale : l’option d’un arbitrage royal fait son chemin Abdelilah Benkirane est face à une situation de blocage pour la formation du g...
Chakib Alj: "La francophonie doit apporter une valeur ajoutée palpable pour les entreprises"
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj a indiqué, mardi, lors de la Rencontre des entrepreneurs francophone...
Le Sommet sur le Sahel reporté
Le Sommet sur le Sahel qui devait se tenir lundi prochain dans la ville française de Pau, a été reporté à début 2020, et ce suite à l'attaque meurtri...
Le Maroc compte 130.000 associations en 2016
Le nombre des associations est passé de 116.000 en 2014 à 130.000 en 2016. Les subventions publiques ont atteint 2 MMDH en 2014. Le premier rapport gouvern...