«Ah non, on ne sert pas l’alcool aux musulmans!»

La solution pour relancer le tourisme local est simple comme bonjour: traiter les touristes marocains comme s’ils étaient européens. Osez et vous verrez, le résultat sera prodigieux!
Pourquoi voyageons-nous? Comme la question parait facile et un peu bébête, les réponses seront nombreuses et aussi charmantes les unes que les autres.
Voyons, on voyage pour changer de décor, profiter du soleil, oublier le stress, découvrir des monuments, des civilisations. Et surtout pour laisser de côté le tberguig et la namima, ou l’art de parler des autres, de les surveiller, espionner, suivez mon regard…
Et puis, ne dit-on pas, comme dans nos livres d’enfance et dans nos contes de grand-mère, moralement lisses et bien pensants, que les voyages «forment la jeunesse»? Et, éventuellement, apaisent la vieillesse?
Tout cela est très bien. Mais on a oublié une réponse: on voyage aussi et surtout pour aimer. Aimer et s’aimer. Et pas seulement dans le sens platonique du terme.
Pour un couple, qu’il soit marié ou «libre», voyager est une aubaine pour recréer une nouvelle intimité loin des murs de la maison et du ciel bas de la ville. On transporte cette intimité et cet amour comme un bagage, le seul qu’on n’abandonnera jamais aux gendarmes, ni à quiconque.
Quand on dit, d’ailleurs, que les voyages forment la jeunesse, il faut gratter un peu derrière cette formule propre et lisse, pour réaliser que la «formation» de la jeunesse sous-entend l’amour, l’aventure, le plaisir…
Des couples, halal ou pas halal, voyagent pour relancer leur vie sexuelle. Pour repartir à la conquête de leur âme d’enfant émerveillé, insouciant, que tout peut de nouveau émouvoir, romantique à en pleurer.
Ils voyagent pour faire comme Adam et Eve, et goûter au fruit défendu. Mais sans être précipités loin du paradis, par un serpent de mauvais conseil ou un hôtelier revêche.
Parce que tout le problème est là. Il ne faut pas tourner autour du pot. La solution pour relancer le tourisme local est simple comme bonjour: traiter les touristes marocains comme s’ils étaient européens.
C’est-à-dire? Les accueillir avec le sourire, ne pas leur poser des questions et des remarques aussi stupides qu’inconvenantes, comme «Chkoun hadi? (C’est qui, celle-là?)», «Montrez-nous l’acte (de mariage)!», «Pourquoi n’habitez-vous pas la même ville si vous êtes mariés?».
Il faut arrêter aussi avec cette formule insupportable («Ah non, on ne sert pas l’alcool aux musulmans!») qui vous fait regretter de ne pas avoir la double nationalité. Tous ces verrous sautent, comme par enchantement, devant un touriste européen. Mais ils reviennent au galop pour le «local», le «musulman», ce touriste que l’on épie, dont on se méfie, que l’on surveille (espionne?) comme un potentiel malfaiteur…
Faites sauter ces verrous et vous verrez, le résultat sera prodigieux. Le tourisme local se portera comme un charme, et en toutes saisons svp. Malgré le coronavirus, malgré le variant indien, et toutes les crises possibles et imaginables.
Ce n’est pas qu’une question de lois qu’il faut changer, mais aussi de mentalité et d’attitude face à ce touriste local et «musulman».
Le 24/07/2021
Source web Par : le360
Les tags en relation
Les articles en relation

TUI annule ses vols vers le Maroc
TUI UK, la branche britannique du voyagiste allemand, a décidé d’annuler les vols vers le Maroc et d’autres destinations jusqu’au mois d’août. En cau...

Comment le coronavirus de Wuhan peut contaminer l’économie
Le coronavirus 2019-nCoV risque d’avoir un impact plus important sur l’économie chinoise et mondiale que le Sras si l’épidémie perdure. La Chine de 202...

Trafic aérien : Le Maroc table sur un retour à la normale en 2024
Les aéroports du Royaume devraient connaître, en 2022, un trafic aérien de 15 millions de passagers, soit 60% du niveau de l’année 2019, selon le rapport ...
#MAROC_TOURISME_DESERT_MERZOUGA: Les dunes de Merzouga en mal de touristes
Merzouga (Province d’Errachidia) – Réputée par ses dunes, ses bains de sable et ses paysages désertiques sublimes qui ont fait d’elle un pôle d’attr...

Tourisme au Maroc : une nouvelle plateforme numérique pour acheter des billets de monuments
Le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a annoncé, ce jeudi, le lancement officiel de la première plateforme électronique dédiée...

L'Oriental, nouvel épicentre du tourisme au Maroc : une région en pleine ascension
À l’heure où la région de l’Oriental s’affirme de plus en plus comme un pôle de développement majeur au Maroc, son attractivité touristique ne cesse...

#MAROC_AIR_ARABIA_GUELMIM: Inauguration de la ligne Casablanca-Guelmim
Le grand intérêt des jeunes à l’émigration est stimulé principalement par l’éducation, du fait qu’il est de 12,4% seulement pour ceux qui n’ont pa...

Rencontres d’art Ramadanesques
Sous le thème « Aperçu artistique Ramadanesque », l’Association Maghreb Art organise une rencontre amicale virtuelle entre des artistes marocains et étra...

Maroc/Coronavirus-Bilan 24H: 563 nouveaux cas, 10907 au total
Le Royaume a enregistré durant les 24 heures allant de mardi 18H à mercredi 18H, 563 nouveaux cas confirmés de coronavirus, pour un total national depuis le ...
Coronavirus : Le ministère de la Santé dément la contamination d’un étudiant à Nador
Le ministère de la santé a réagi quant à ce qu’il a qualifié de « rumeur malveillante » ce dimanche 23 février. Une rumeur selon laquelle un étudia...

Covid-19 : Le Maroc est au début de la troisième vague (experts)
Les experts s'accordent sur le fait que le Maroc est au début d'une troisième vague de contaminations au Coronavirus qui risque d'être plus grave...

Les États-Unis classent le Maroc au niveau 2 des risques de voyage
Les États-Unis ont classé le Maroc au niveau 2 en termes de risque de voyage, affirmant que «les groupes terroristes continuent de planifier des attaques pot...