Le tourisme survivra t-il au prochain Gouvernement ?

A force d’avoir trop attendu, la communauté professionnelle semble commencer à trouver, malgré elle, plaisir à attendre la matérialisation de leurs espoirs fuyants : Une aide de l’Etat aux entreprises touristiques illusoire, des engagements gouvernementaux signés dans le Contrat-programme non aboutis, des appels de détresse inécoutés, etc. On attend l’espoir comme on attend la faillite inévitable. Presque deux années d’attente inutile, auxquelles s’ajouteraient de nouveaux espoirs nourris sur l’issue des élections du 8 septembre et la nouvelle configuration du Gouvernement. Le moindre indice d’espoir vaut son pesant d’or. Mais faut-il y croire quand on sait que les professionnels n’ont jamais essayé d’approcher comme il le faudrait les grands centres de décision politique et parlementaire ? Mieux : le nombre de professionnels qui se sont présentés aux dernières élections des Chambres de Commerce est insignifiant pour représenter un secteur aussi influent économiquement et socialement parlant.
La seule fois où les professionnels se soient réellement mobilisés pour faire écouter la voix du tourisme aux politiques est lorsque la CNT ait rencontré à Rabat, en mai de cette année, les 4 principaux groupes parlementaires, à savoir le PAM, le RNI, le PJD et l’Istiqlal. C’était la seule fois où l’on constatait une ouverture professionnelle sur l’implication du politique dans l’écosystème du secteur. Une action qui pouvait porter ses fruits s’il y avait toutefois suivi, car elle constituait une alternative au peu d’intérêt accordé par le Gouvernement à la faillite des entreprises touristiques. C’était de bonne guerre, mais dommage que les professionnels n’ont pas capitalisé l’initiative…
Passons !
Quel parti sera majoritaire et lequel sera aussi compréhensif du secteur tourisme ? Si l’Istiqlal et l’Usfp, par exemple, ont dû briller par la publication d’une analyse fouillée des maux du secteur tout en établissant des recommandations de sortie, à travers l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (PI) et le CESE (Usfp), analyses cousines proches d’ailleurs du fameux mort-né Rapport des Experts, une préférence pour l’un ou l’autre n’est cependant pas à prendre en parle d’Evangile. On ne peut prédire exactement ce qu’il en adviendra du portefeuille ministériel avec la casquette du parti, si seulement le candidat ministrable traîne une carrière professionnelle touristique. Y en a-t-il ?
Mais restons optimistes comme nous le sommes depuis 19 mois et espérons que les professionnels s’attachent à ce que le secteur soit politiquement assez défendu. Jusqu’ici, malheureusement, le nombre de parlementaires professionnels se réduit à une peau de chagrin. Il faut avouer que beaucoup d’attentisme prévaut chez les professionnels à l’idée d’entrer dans la course ou pas. Attentisme qui demeure une attitude compréhensible en regard de la forte sensibilité du secteur aux aléas d’administration politique.
Souvent, plusieurs ne cachent pas leurs craintes et n’hésitent pas à s’aventurer dans des pronostics, élevés en vœux déclarés, donnant des noms en qui ils vantaient des mérites passés dans la gestion touristique des affaires de la commune ou de la région. D’autres, peu nombreux, comptent tout simplement mener campagne sous la couleur de partis qui descendront dans l’arène des grandes villes du Maroc, particulièrement à Casablanca, Marrakech, Tanger, Agadir et Fez.
Or, les professionnels doivent prendre la réalité telle qu’elle est. Nos régions ont besoin d’un nouveau sang qui circule dans leurs artères. Surtout celles ayant un statut touristique prononcé, telles Marrakech, Agadir, Casablanca, Fez et Tanger. D’autant plus qu’à elles cinq, elles représentent environ la moitié des richesses de tout le Maroc.
Bien que la plupart soient largement nanties d’une administration touristique généralement prouvée, il n’en demeure pas moins que les entreprises touristiques qui en dépendent manquent quand même de visibilité, comme Agadir dont le développement est encore tortueux à cause de calculs politiques, ou encore Fez dont le potentiel et la renommée sont au-delà de la réalité du secteur qui peine à surmonter la panne, malgré les études et plans de développement qui en sont faits, même si Fez possède un rayonnement historique et culturel inscrit dans la mémoire collective mais peu exploités pour une mise valeur touristique. L’infrastructure de base, la promotion et la politique aérienne la désavantagent énormément. Là aussi, les petits calculs et guéguerres politiques ont toujours été monnaie courante et sévissent de plus belle, au détriment d’une destination vouée à souffrir. Hormis ces deux régions, on peut dire que Marrakech et Casablanca tirent leur épingle du jeu, bien qu’il reste beaucoup de travail à faire.
Quoi qu’il en soit, beaucoup d’espoir est fondé sur les prochaines équipes à mettre en place pour une gestion touristiques saine, transparente et forte au niveau des communes et des régions. Une implication plus soutenue des professionnels est fortement sollicitée, en attendant la mise en place définitive des Fédérations Régionales du Tourisme, si toutefois il y en aura, bien sûr. Mais là aussi, il faudrait être optimiste car le nouveau président de la CNT prône, depuis qu’il fut élu, une ouverture tous azimuts pourvu qu’elle verse dans le développement du tourisme et les intérêts des entreprises touristiques et de leur personnel…
Le 01 septembre 2021
Source web Par : premium travel news
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