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Conservation des zones humides au Maroc. Vers l’inscription de dix nouveaux Sites Ramsar

Conservation des zones humides au Maroc. Vers l’inscription de dix nouveaux Sites Ramsar

Dans le cadre de la conservation des zones humides au Maroc, une nouvelle avancée a été réalisée avec le lancement du processus d’inscription de dix nouveaux sites Ramsar « zone humide d’importance internationale ».

Les nouveaux sites candidats, dont l’inscription est en cours de validation par l’Agence nationale des Eaux et Forêts (ANEF), ont été présentés, lundi à Rabat, à l’occasion d’un atelier de clôture du projet porté par le Groupe de Recherche pour la Protection des Oiseaux au Maroc (GREPOM/BirdLife Maroc), association nationale engagée depuis 1993 dans la conservation de la biodiversité en général et des oiseaux en particulier.

Ils sont répartis entre « sites lacustres alimentant des cours d’eau » à savoir trois lacs naturels atlasiques, dont deux donnent naissance à des grands cours d’eau et des « Eaux courantes et sources associées ».

Parmi les sites lacustres alimentant des cours d’eau candidats sites Ramsar, figure « Aguelmam Azegza », un lac classé Site d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), mais qui a été négligé dans les propositions antérieures de Sites Ramsar, en considération des perturbations hydrologiques et écologiques qu’il a subies au cours des dernières décennies de sécheresse.

Il s’agit aussi d' »Aguelmam Mi’ammi », avec le cours supérieur de Oued Chbouka, auquel ce lac donne naissance. La résistance de ce lac aux crises de sécheresse lui a donné une valeur primordiale parmi les autres lacs moyens atlasiques, notamment en pérennisant l’écoulement dans le cours supérieur d’Oued Chbouka.

La liste comprend aussi le « Lac Ifni », qui appartient à un type d’écosystèmes très rare, mais qui est responsable de la pérennité du cours supérieur et moyen de l’Assif n’Tifnoute.

Concernant les Eaux courantes et sources associées qui sont des cours d’eau connus pour l’originalité de leurs communautés vivantes et pour leur grande valeur paysagère, les nouvelles candidatures concernent « Oued Laou », cours inférieur du versant nord du Rif central qui correspond à la zone des gorges profondes du Laou et aux affluents supérieurs (El Qal’a – Talembote et, éventuellement, Maggou) et « Oued El Qanar », cours supérieur drainant le versant nord du massif de Talassemtane, qui constitue déjà un Parc National.

Oued Sebou au piémont du Moyen Atlas, tronçon de rivière de piémont qui longe des gorges en amont de la retenue de Allal El Fassi, auquel sont annexées les sources du Sebou et de Timedrine et Oued Fellate (haut Oum Er-Rabi’a), cours d’eau réputé pour sa population de truite fario, le long duquel certains habitats lotiques semblent encore bien préservés grâce à quelques sources pérennes, ont été également inscrits sites Ramsar, aux côtés du Oued Ouzoud, qui couvre la zone des cascades, déjà classée en SIBE, à laquelle a été ajouté le cours supérieur de Oued Ouzoud jusqu’aux sources et un court tronçon du cours aval de Oued Nfiss, cours d’eau haut-atlasique qui a été ciblé par de nombreuses études hydro-biologiques antérieures, en raison de l’endémisme révélé par ses invertébrés aquatiques.

La liste des candidats aux sites Ramsar contient également Sources de Sidi Rached (Azrou), résurgences pérennes à l’aval desquelles ont été bâtis des bassins piscicoles et qui rendent un service écosystémique d’importance nationale.

Les sites candidats ont été présentés par Mohamed Dakki, expert en zones humides, chargé du projet GREPOM, qui a indiqué qu’un total de 42 SIBE et zones humides ont été révisés et actualisés, selon un modèle de fiche proche de celui des Sites Ramsar.

Avec l’inscription de ces nouveaux sites, le nombre des sites Ramsar marocains seront portés à 48 zones humides, a-t-il précisé, soulignant qu’un mécanisme de suivi des zones humides a été initié.

Ce projet a pour finalité de développer une plateforme d’ONG et d’experts en zones humides qui vont travailler en étroite collaboration avec l’ANEF et d’évaluer le rôle du réseau des SIBE dans la conservation des valeurs patrimoniales et services écosystémiques.

Dakki a fait part de l’ambition d’élargir le Réseau national des sites Ramsar à plus de 60, et de développer les systèmes d’information « Oiseau d’Eaux et zones humides ».

A noter qu’après son adhésion à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), le Maroc a été l’un des premiers pays à élaborer un Plan Directeur des Aires Protégées (PDAP), en tant que document de référence pour toute action de conservation de la Nature.

Le  31 octobre 2022

Source web par : infomediaire

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