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Code de la famille : Benkirane et Akhannouch abordent l’égalité dans l’héritage et la réforme

Code de la famille : Benkirane et Akhannouch abordent l’égalité dans l’héritage et la réforme

Après la réaction du secrétariat général du PJD et la mise au point du mouvement féminin, le débat sur la réforme du Code de la famille a été alimentée par les positions exprimées samedi par Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch.

Au Maroc, le débat sur la réforme du Code de la famille reprend. Au lendemain de la position exprimée par le secrétariat général du PJD rejetant les appels à l’égalité dans l’héritage, le secrétaire général du PJD est revenu, samedi, à la charge.

Dans un live Facebook, Abdelilah Benkirane s’est attaqué à ceux qui appellent à l'égalité dans l'héritage, pointant une revendication qui «sort de la religion, basée sur le Livre, la Sunnah, le consensus et l'analogie». Il reprend ainsi des arguments qui ont déjà été dénoncés par des ONG du mouvement féminin.

L'égalité dans l'héritage «un problème politique»

Il a ainsi estimé que «cet appel n'est pas venu réformer le Code de la famille, mais vient clairement parler d'égalité dans l'héritage». «Le Roi a établi un cadre pour amender la Moudawana, mais le discours est passé de la réforme à l'exigence de l'égalité en matière d'héritage», dénonce-t-il.

«Avec cet appel, nous avons dépassé les revendications des associations de femmes souhaitant corriger les conditions familiales. Nous sommes passés à une égalité qui ne tient pas compte de la vie privée des hommes et des femmes, et qui repose sur une contradiction manifeste avec une texte établi dans le Coran.»

Abdelilah Benkirane

L’ancien chef du gouvernement a assuré que cette demande «n'a pas été soulevée par le peuple marocain ni par nos femmes», affirmant que «des sondages d'opinion confirmant que celles-ci ne sont pas prêtes à violer la Chariaa, et donc cette demande est antidémocratique et illégitime».

Comme son parti, Abdelilah Benkirane a accusé «des parties» étrangères de «travailler sur la misère de la famille, des femmes, des hommes et des enfants». «Elles veulent créer l'inimitié entre frère et sœur, étant donné que l'émission d'une loi qui annule ce qui a été dit dans le Coran portera atteinte à la relation de fraternité et donc au Coran», tranche-t-il.

Le secrétaire général du PJD a ajouté que l'égalité dans l'héritage impactera aussi «les fondements de l'État et créera un problème politique», car «le Roi est le Commandeur des croyants, et la commanderie des croyants est basée sur la religion, le Coran et la Bai’a (allégeance)». Et de rappeler à qui de droit que le souverain «a précédemment confirmé qu'il n’interdirait pas ce qui a été permis par Dieu et n’autoriserait pas ce qui a été interdit par Dieu».

Le bilan et les défis de la Moudawana vus par Aziz Akhannouch

L’actuel chef du gouvernement et secrétaire général du RNI, Aziz Akhannouch a également abordé la réforme du Code de la famille. Intervenant samedi à Marrakech, lors d’un événement partisan, il a reconnu que «le Code de la famille comportait des exigences qui contribuaient à protéger les droits des femmes et des enfants ainsi que le statut de la famille et de la société dans son ensemble».

Le secrétaire général du RNI a toutefois reconnu que «les deux décennies de pratique judiciaire du Code de la famille ont montré certaines manifestations d'échec à suivre le rythme des évolutions et des acquis des droits de l'Homme et de la société». «Dans sa forme actuelle, le Code de la famille a lié l'éligibilité au mariage à l'âge de la majorité légale mais, en même temps et compte tenu de certaines circonstances sociales particulières, a autorisé des mesures exceptionnelles qui permettent le mariage de mineurs avec autorisation judiciaire», a-t-il rappelé.

«Toutes les données et tous les chiffres montrent que cette mesure exceptionnelle s'est transformée quelque part en règle dans son application», a-t-il regretté. Aziz Akhannouch a ajouté, dans le même contexte, que «la question de la tutelle légale s'est transformée pour certains cas de divorce en une question épineuse et complexe, qui nécessite un réexamen de certains aspects, en donnant la priorité à l'intérêt des enfants sur toute considération contentieuse étroite entre le couple divorcé».

«Ces questions sont devenues des défis à l'esprit du Code de la famille et ses objectifs les plus élevés, qui est de protéger les droits fondamentaux de la femme et de l'enfant et d'immuniser la famille contre les dérapages et les dérives discriminatoires. Cependant, la jurisprudence marocaine, qui a démontré sa singularité dans le cadre de la Commanderie des croyants, innovera encore des réformes qui accompagnent les transformations économiques et sociales et se hissent au niveau des aspirations.»

Aziz Akhannouch

Le secrétaire général du RNI a également estimé que «le bilan positif de 20 ans de pratique dans le cadre du Code de la famille appelle à réfléchir à la nouvelle génération de réformes qui doivent être adoptées dans la nouvelle version de la Moudawana, dans la lignée de la demande royale».

Le 5 Mars 2023

Source web par : yabiladi

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