Enseignement supérieur: l’Université agonise
C’est là une triste vérité que rappelle un éditorial d’Al Akhbar, ce lundi 1er mai. «Quand un ministre de l’Enseignement supérieur affirme que la moitié des étudiants marocains quittent l’université sans obtenir aucun diplôme, cela veut dire que les discours, pendant dix ans, sur la réforme de ce secteur étaient des paroles en l’air», écrit l’éditorialiste de la publication casablancaise.
L’auteur a nommément désigné quatre anciens hauts responsables gouvernementaux issus du Parti justice et développement (PJD) qui auraient aggravé cette situation: Lahcen Daoudi, Soumaya Benlkhaldoun, Khalid Samadi et Jamila Mossalli.
Ces quatre anciens hauts responsables, selon Al Akhbar, ont transformé l’Université en projet irréformable, à moins d’un miracle. Selon l’éditorialiste, ce miracle ne peut se réaliser que si on réunit trois conditions essentielles: des responsables qualifiés, une vision claire et de généreux moyens financiers.
Sans cela, explique le journal, l’Université agonise et ferait perdre à l’Etat un grand pari socio-économique et de développement.
Al Akhbar compare l’Université aujourd’hui, à la «tête de l’orphelin» évoquée par un dicton marocain bien connu.
«L’Université agonise à cause des clivages politiques et les tentatives de réforme ont fini par devenir des sortes de mouchoirs en papier jetables dont on se débarrasse à chaque fois que le ministre change», écrit Al Akhbar.
«L’Université est devenue comme un gâteau autour duquel tout le monde se bat contre tout le monde dans une course effrénée aux postes de doyens et autres responsabilités», poursuit le journal.
Chaque ministre nomme ses amis et ses camarades de son parti, dénonce le journal, qui soulève le problème des nominations des présidents d’universités et des doyens.
Auparavant, ces nominations relevaient de prérogatives royales et ceux-ci étaient nommés par Dahir. La situation a changé à l’avènement du gouvernement dirigé Abdelilah Benkirane et depuis, les nominations à ces postes sont décidées en conseil du gouvernement.
Pour Al Akhbar, le clientélisme a tué l’Université. Les enseignants, démotivés, en claquent la porte ou migrent vers d’autres cieux où ils sont mieux valorisés. Des centaines de milliers d’étudiants livrés à eux-mêmes et sans aucun horizon deviennent les victimes de cette situation.
Cet éditorial prend fin par un appel à sauver l’Université, avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
Source web par : le360
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