Environnement La stagnation des émissions de CO2 de l'énergie, espoir du combat climatique
Pour la deuxième année de suite, les émissions mondiales de CO2 du secteur de l'énergie n'ont pas augmenté en 2015, renforçant l'espoir de faire cohabiter croissance économique et lutte contre le réchauffement climatique.
Le Le phénomène, qui était en 2014 une «bonne surprise» pour l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui publie ces données mercredi, se confirme avec désormais «deux années consécutives d'émissions de gaz à effet de serre découplées de la croissance économique», s'est félicité son directeur exécutif, Fatih Birol. En quarante ans, c'est la première fois que la stagnation des émissions liées à l'énergie est observée deux années de suite, et cela dans une période de croissance économique. «Venant à peine quelques mois après l'accord historique de la COP 21 à Paris, c'est un nouveau coup de pouce à la lutte mondiale contre le changement climatique», a assuré M. Birol.
En 2014 et 2015, les émissions de CO2 du secteur de l'énergie (pétrole, gaz, nucléaire, etc.) ont atteint un peu plus de 32 milliards de tonnes, selon l'AIE, tandis que le PIB mondial progressait de 3,4% puis de 3,1%, selon le Fonds monétaire international (FMI). Cette nouvelle est «encourageante» et est «un signe que les politiques nationales en faveur du climat et des énergies renouvelables fonctionnent», a commenté Greenpeace, dans un communiqué, ajoutant toutefois que ces émissions doivent désormais être réduites. Cette stagnation tient surtout aux baisses enregistrées aux États-Unis, grâce à la substitution du gaz au charbon depuis le boom des gaz de schiste, ainsi qu'en Chine, note l'AIE. Le géant asiatique a de nouveau réduit sa consommation de charbon l'an dernier, même s'il continue de représenter la principale source d'énergie du pays. L'essoufflement de la croissance et la prise de conscience de la pollution due à ce recours massif au «king coal» expliquent cette baisse de la demande, alors que Pékin s'est engagé à stabiliser ses émissions globales de CO2 autour de 2030. Dans le même temps, la Chine a concentré la plus grande partie des investissements réalisés au niveau mondial dans les énergies renouvelables l'an dernier. Globalement, l'AIE lie d'ailleurs la baisse des émissions au développement de ces énergies vertes très faiblement productrices de CO2, alors que l'énergie concentre les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
L'enjeu des émergents
«C'est très significatif», explique Yves Marignac, porte-parole l'association Negawatt, qui défend une consommation plus efficace des énergies. «C'est la démonstration que les renouvelables, au moins dans l'électricité, sont une vraie solution de substitution aux énergies fossiles». Si ce découplage entre croissance économique et augmentation des émissions de gaz à effet de serre se confirme, il tordrait le cou à ceux qui s'inquiètent de voir les politiques climatiques porter atteinte à la prospérité du monde. «Deux années ça ne suffit pas» pour conclure qu'un découplage «global» est en marche, nuance toutefois Patrice Geoffron, directeur du centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières à l'Université Paris-Dauphine. Il pointe le fait que plusieurs pays émergents, en Asie et au Moyen-Orient notamment, «continuent à être sur un modèle qui n'est pas celui du découplage, et qui alimentent leur croissance avec plus d'émissions». Par ailleurs, on reste encore loin de la réduction des émissions nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrès par rapport à l'ère pré-industrielle. «On ne fait que stabiliser, alors que dans l'absolu on a besoin de diminuer (les émissions) et toute la question est de savoir comment on va pouvoir aller plus loin pour les réduire», note M. Marignac. Dans de précédents rapports, l'AIE a insisté sur l'impératif d'améliorer l'efficacité énergétique de l'industrie, des transports ou encore des bâtiments. «La sobriété est aussi le moyen, dans un monde où la production d'énergie reste globalement quelque chose de contraint, en supprimant des gaspillages au Nord, de créer la possibilité de répondre à des besoins vitaux dans les pays en voie de développement», avance Yves Marignac..
Le 22 Mars 2016
SOURCE WEB Par Le Matin
Les tags en relation
Les articles en relation
Un consortium sino-marocain adjudicataire du marché de construction de la Tour de Rabat
Le Groupe FinanceCom a annoncé que le consortium sino-marocain CRCC/TGCC a remporté l’appel d’offres pour la construction de la Tour de Rabat (photo). ...
Le chiffre du jour : 800 000 arbres
Le Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) et les Rotary Clubs du Maroc ont signé une convention de partenari...
L’Inde prévoit de planter 2 milliards d’arbres, l’effet que cela aura est incroyable
En Inde, ils ont identifié deux problèmes majeurs :le chômage des jeunes et la mauvaise qualité de l’air. Heureusement, ils ont trouvé une solution innov...
Énergie L’Observatoire méditerranéen de l'énergie révise ses perspectives pour la COP 22
Selon l’étude Mediterranean Energy Perspectives 2015, les trajectoires de la demande future d’énergie sont contrastées entre les deux rives de la Médite...
Une banque sur trois menacée de disparition dans le monde
Selon le cabinet de conseil McKinsey, la fragilité de ces établissements s'explique par un environnement de taux bas et des prévisions de croissance inqu...
Marrakech : l’artisanat au cœur du Forum régional d’inclusion économique des jeunes
Le Forum régional d’inclusion économique des jeunes et de l’entrepreneuriat traduit un intérêt croissant pour des secteurs économiques prometteurs, don...
Le blocage persiste au niveau des investissements
Bank Al-Maghrib n’a pas répondu aux attentes du monde des affaires. Dans une conjoncture peu favorable, les investisseurs attendaient un geste pour relancer ...
Royal Air Maroc relie le Maroc à la Chine
Royal Air Maroc reliera, dès le 16 janvier prochain, l’aéroport Mohammed V de Casablanca à l’aéroport international de Pékin-Daxing. Grâce à cette no...
10 photos qui montrent ce que les humains font vraiment à la planète
Aller à l’école, décrocher un emploi, payer ses factures, et essayer de gagner suffisamment d’argent pour pouvoir vivre : voici l’expérience humaine a...
Pourquoi l’économie mondiale reste « accro » au dollar
Vu d’ailleurs. Dans cette chronique hebdomadaire, l’économiste américaine Carmen Reinhart pointe le problème posé par la position dominante de la devise...
Une assiette verte ou le Maroc en transition écologique
ENVIRONNEMENT - On s'en souvient encore, vous comme moi, de ces moments magiques. Les fameuses assiettes beaucoup trop copieuses de Maman, Khalti, ou Mima. ...