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Tourisme/hébergement informel: Où est passé le contrôle?

Tourisme/hébergement informel: Où est passé le contrôle?

Les campagnes de traques, peu régulières, n’ont pas de véritable effet

La mairie, absente, laisse passer un gisement de recettes locales

Attention à la sécurité: les tueurs à gage de Marrakech avaient loué un meublé...

Perte sèche pour les hôtels, l’ONMT, le fisc et pour la ville. Ce sont les conséquences économiques du fléau de l’informel à Marrakech dont les chiffres sont en constante augmentation. Par informel, on entend les meublés (studios, appartements et villas loués à la journée), les maisons d’hôtes non classées, les appartements, villas, fermes mises en location par Airbnb, les sites marchands comme expédia, booking… Cette offre que l’on compte par milliers à Marrakech et dans toutes les villes marocaines est mise sur le marché touristique en toute illégalité et comporte un double risque: elles polluent l’offre classée et soumet la destination à un risque sécuritaire.

Ces meublés opèrent en effet avec des locataires volants, sans aucune trace et dont le contrôle est quasiment impossible. Les tueurs à gage qui étaient impliqués dans l’assassinat par erreur du jeune médecin à Marrakech en novembre dernier, étaient bel et bien logés dans un meublé et y ont fomenté leur coup sur place.  Occasionnellement, des traques à l’hébergement informel sont engagées comme celle de 2012 suite à la circulaire du ministre du Tourisme de l’époque (Lahcen Haddad) et son homologue de l’Intérieur pour assainir la situation.

En 2014, et à la demande des opérateurs touristiques, une autre traque avait été organisée et les sites avaient reçu un avertissement, sans plus. Force est de constater que ces campagnes de traque sont peu efficaces. Et le problème est plus délicat dans la mesure où l’informel, comme le rappelle un professionnel, n’est pas que le fait de petites gens, mais aussi des notables bien organisés qui gèrent leur affaire à distance: accueil des clients à l’aéroport, entretien des établissements, cuisine...

«Malheureusement, alors qu’ils ont les moyens pour lutter contre ce fléau, les départements du Tourisme et de l’Intérieur lâchent du lest», déplore Lahcen Zelmat, président de la fédération nationale des hôteliers. D’ailleurs, il faudrait aussi une forte implication du ministère des Finances car ce type de logement échappe à toute taxe nationale et ce sont autant de recettes fiscales perdues pour ce département (TVA et IS), pour les collectivités locales (taxes communales) et pour l’ONMT (TPT).

Pour connaître et identifier les contrevenants, il suffit juste de faire un tour sur le net et les sites de réservation. La plateforme d’Airbnb offre à elle seule, quelque 300 logements à partir de 9 euros jusqu’à 1.030 euros pour une villa à la palmeraie avec 14 lits.  «Aux autorités locales et aux mairies de faire leur travail», estime Fouzi Zemrani, opérateur touristique de Marrakech et vice-président de la CNT.

«Nous n’appelons pas pour la suppression de l’hébergement en appartement, mais nous demandons sa régularisation pour créer un système vertueux où tout le monde est gagnant», tient à nuancer Zemrani. En attendant cette prise de conscience, le phénomène continue de s’amplifier.

Enregistrement obligatoire

Ailleurs, ce sont les mairies qui s’emparent du dossier des locations illégales. A Paris, les amendes pour location illégale de meublés touristiques de type Airbnb se sont multipliées. Pour les six premiers mois de 2017, 31 propriétaires de la capitale ont ainsi été condamnés en justice à payer 615.000 euros d’amendes.

Le Conseil de Paris a instauré un numéro d’enregistrement, obligatoire pour toute personne désirant louer son appartement sur une plateforme numérique. A Marrakech, et alors que les «loueurs» sont bien connus, la mairie pjidiste n’a rien recensé du tout. Pis, ce chantier ne fait pas partie de ses priorités.

Le 05 Décembre 2017

Source Web : L’économiste

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