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Marrakech: à cause des véhicules qui y roulent, un pont historique en grand danger... L'effondrement est-il inéluctable?

Marrakech: à cause des véhicules qui y roulent, un pont historique en grand danger... L'effondrement est-il inéluctable?

Alternative pour l'allègement du trafic sur le principal pont de l’Oued Tensift, cet ouvrage aujourd'hui presque millénaire menace de tomber en ruine. A cause d'une intense circulation, l’effritement de cette oeuvre architecturale est déjà à l'œuvre. Des architectes experts en patrimoine s'alarment et en appellent aux autorités.

Pour les architectes spécialistes des monuments historiques, la scène est d’une violence inouïe. Un goulet d’étranglement, provoqué par un barrage de police, déverse un flux intarissable de véhicules en tous genres sur un pont historique de Marrakech. En l'état actuel, c'est l'unique issue envisageable pour les automobilistes pour rallier Casablanca.

Proposé en alternative afin d’alléger le trafic sur le principal pont de l'oued Tensift, dont la remise en état se poursuit suite aux profondes fissures constatées voici quelques mois par les services techniques du ministère de l’Equipement et du Transport, cet ouvrage presque millénaire menace à son tour, et à tout moment, de tomber en ruine.

Des architectes experts en patrimoine s'alarment, comme cet expert des monuments historiques: «ce sont surtout les poids lourds qui induisent une charge assez importante sur l’ouvrage. Sous l’effet de la charge, le risque d’écroulement n’est pas à écarter». La corrosion de l’armature est déjà visible sur cet ouvrage d'art, construit au XIIe siècle par les Almoravides, et construit à cette époque pour assurer le convoi de marchandises au départ et en partance vers Marrakech.

A longueur de journée, les riverains assistent avec un petit pincement au cœur au défilé de camions, de camions-remorques, voire carrément de bus bondés... Les toutes formes parfois, sur ce pont, un bel embouteillage. «Les dégâts seront irréversibles compte tenu du surpoids sur un pont fait de pierres et de briques rouges», constate Alain-Claude Kerrien, qui vit près du pont de l'oued Tensift.

Le statu quo actuellement observé par les autorités rend les militants engagés à la préservation de Marrakech inquiets de la situation. Ils tentent donc de provoquer l’intervention des autorités, et s’interrogent sur la question de la transmission de l’héritage aux générations futures. «Il faut être conscient de cet héritage patrimonial dont nous ne sommes finalement que les locataires», rappelle Rachid Haloui, architecte et expert en patrimoine.

Le 27 mars 2022

Source web par : le360

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