Sefrou Le Festival des cerises repart pour un tour

Le défilé de Miss Cerisette, de ses dauphines et de la «Mariée», trônant sur des chars fleuris, constitue le moment fort du Festival. Ph. Archives

La ville de Sefrou abritera, du 26 au 29 mai, la 96e édition du Festival des cerises. Cette année, plusieurs nouveautés au niveau de l’organisation et de la programmation ont été introduites.

Cité montagneuse et ancestrale célèbre par le succulent «fruit des rois», la ville de Sefrou abritera, du 26 au 29 mai, la 96e édition du Festival des cerises. Placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI et organisée par la commune urbaine de Sefrou, en partenariat avec la Fondation «Al-Karaz» (cerises) fraîchement créée, cette édition sera marquée par plusieurs nouveautés au niveau de l’organisation et de la programmation. «Cette Fondation a été créée pour la préservation et la valorisation du Moussem et pour la réflexion, une année durant, à la structuration, à l’organisation et à la logistique de ce festival annuel traditionnel qui a été classé patrimoine immatériel de l’humanité en 2012 par l’Unesco», explique Abdelaaziz Taki Alaoui, président de la Fondation Al-Karaz.

Outre le soutien des Conseils municipal et provincial de Sefrou, des acteurs associatifs, des professionnels, des artistes et des plasticiens de la ville ont été associés à l’effort d’organisation et d’animation de ce Moussem des cerises, dans l’objectif de lui conférer une dimension d’envergure culturelle, artistique, patrimoniale et économique, a-t-il ajouté dans une déclaration au journal «Le Matin». En plus de la cérémonie de sélection de «Miss Cerisette» et de «La mariée» de l’édition 2016 parmi des concurrentes âgées de 18 à 30 ans, le programme de cette année prévoit des activités socioculturelles et économiques et un spectacle de «Tbourida», avec la participation de 36 «Sorbas» de cavaliers issus des quatre coins du pays. Les organisateurs ont également prévu des expositions de produits agricoles, dont les cerises, et d’artisanat, tandis que d’autres stands seront réservés aux réalisations de l’Initiative nationale pour le développement humain. Parallèlement, des soirées musicales seront animées par des artistes populaires, dont Ahmed Chawki, Ali Kamal, Chab Simo, Mohammed Benhayoun, la cantatrice amazigh Aicha Maya et les groupes «Sefraoui Vision» et «Oulfat Al Ghiwane».

Cette année, trois esplanades supplémentaires seront installées dans des quartiers de la ville pour permettre aux jeunes virtuoses de s’épanouir et présenter leurs talents au grand public, indiquent les organisateurs. Et d’ajouter que pour sensibiliser le public à la première cause nationale du Sahara marocain, l’art hassani sera au rendez-vous aux côtés de la musique amazighe.

Des spectacles sont également prévus dans l’ancienne médina, à la prison civile et au foyer des personnes âgées de Sefrou. Présente lors d’une conférence de presse, Fouzia El Hrach, Miss Cerisette 2015, s’est déclarée engagée depuis sa consécration pour faire la promotion du moussem des cerises et de la belle cité de Sefrou, assurant que le rôle de la reine de «Hab Al-Moulouk» (cerises) ne doit plus être éphémère, mais doit durer tout au long de l’année pour servir la bonne cause de la ville.

Une tradition ancestrale

Pendant trois jours en ce mois de mai, au lieu de juin comme de coutume, Ramadan oblige, la population de Sefrou célèbrera la beauté naturelle et culturelle durant ce festival dont la première édition remonte à 1920, au temps du protectorat. Durant cette période, Miss Cerisette était symbolisée par une poupée parée de bijoux en raison des coutumes de la population conservatrice d’alors. Cependant, en 1934, les choses ont évolué et la première reine des cerises élue fut une jolie Française. Le titre de «miss» était depuis disputé entre des concurrentes de confession chrétienne, juive et musulmane avec un choix annuel alternatif pour satisfaire toutes les communautés. Le défilé de Miss Cerisette, de ses dauphines et de la «Mariée», trônant dans des chars fleuris et accompagnées de majorettes, de troupes folkloriques, de Sorbas de cavaliers de fantasia sur leurs beaux chevaux harnachés, constitue le moment fort de cette festivité annuelle. Le comité d’organisation formule l’espoir d’attirer, cette année, un million de visiteurs à la jolie cité des cerises.

Le 21 Mai 2016
SOURCE WEB Par Le Matin