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Les hôteliers pressentent une saison estivale fructueuse grâce aux touristes locaux

Les hôteliers pressentent une saison estivale fructueuse grâce aux touristes locaux

Les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Agadir et l’Oriental suivies de Marrakech sont les plus prisées. Des efforts ont été consentis au niveau des prix des nuitées dans les hôtels classés même si elles restent chères pour la plupart des Marocains. Les plages sont plus propres et mieux organisées, mais il reste encore beaucoup à faire.

Que ce soit à Marrakech, Agadir, Tanger, Tétouan, M’diq ou dans l’Oriental, les hôteliers se préparent à accueillir une majorité de touristes locaux. Pour le seul mois d’août 2018, 42% des nuitées dans les hôtels classés avaient été consommées par les résidents alors que la moyenne de l’année était de 30%. Malgré la cherté des hôtels en comparaison avec des régions limitrophes telles que la Costa Del Sol en Espagne ou l’Algarve au Portugal, le manque d’infrastructures et d’animation dans certaines régions, la majorité des Marocains préfèrent -ou sont obligés, faute de moyens- découvrir le pays qui demeure malgré tout la première destination touristique en Afrique. Les hôtels se préparent à accueillir plus de clientèle locale que d’habitude. Selon Rachid El Habety, DG des hôtels Riu Tikida à Agadir, 70% de la clientèle estivale est marocaine. «Et ce, contrairement au reste de l’année où la majorité des touristes viennent via les TO étrangers. En été, nos hôtels sont pleins. Nous avons même des arrêts de vente. Les prix sont situés entre 1600 et 1800 DH pour deux personnes en all inclusive dans un 5 étoiles et de 1200 DH dans un 4 étoiles. Pour cet été, nous visons un taux d’occupation qui dépasse 90%», déclare M. El Habety.

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Tourisme Maroc

Le Marocain, un voyageur exigeant

Malgré des prix élevés, le client marocain demeure exigeant et coûte, d’après ce professionnel, plus cher qu’un client étranger. «On remarque plus de gaspillage dans les buffets et plus d’exigence quant aux prestations», renchérit M. El Habety. Au-delà des hôtels et des plages, la ville d’Agadir organise des activités culturelles et commerciales sur la corniche. Les restaurants de la ville refusent parfois du monde. Le festival Timitar des musiques amazighes, organisé en début juillet, a d’ailleurs connu un grand succès.

A Marrakech, malgré les grandes chaleurs, les Casablancais et Rbatis mais aussi Marocains du monde (MDM) y ont leurs habitudes. Cette année, les vacances coïncident avec l’Aid Al Adha. «Dans notre établissement à Marrakech, nous égorgeons 150 moutons dont nous achetons la moitié pour nos buffets à l’hôtel. Nous prenons également en charge les moutons de nos clients dans nos chambres froides. En plus de l’aquapark, un groupe de 25 personnes est dédié à l’animation, sans compter la programmation de l’orchestre Tahour pour l’Aïd. En 2018, nous avions réalisé un taux d’occupation de 94%. On s’attend à la même performance cette année», déclare Abdelali Chaoui, propriétaire de l’hôtel Eden Andalou à Marrakech. L’hôtel facture la nuit 1800 DH pour deux personnes en all inclusive durant cette période de l’Aïd. «Vu que l’établissement ne signe pas de contrat avec les TO, nous avons limité l’arrivée d’étrangers du 11 au 14 août. Une manière de ne pas imposer nos traditions aux étrangers et de se retrouver telle une grande famille. Dans tous les cas, nous enregistrons une proportion de 80% d’étrangers dans les mois de mars, avril et jusqu’en juillet», explique M. Chaoui qui revendique un taux de retour élevé de sa clientèle nationale (Marocains du monde compris) chaque année.

Des plages plus propres et mieux organisées

Dans l’Oriental où la station balnéaire Saïdia (6000 lits) connaît une grande affluence, les hôteliers ont baissé les prix. «La nuitée en chambre double est passée de 2600 DH en all inclusive à 1400 DH dans certains établissements. En juin, il est possible de bénéficier d’une chambre à 900 DH. Les mêmes prix peuvent être obtenus à partir de septembre», fait savoir Youssef Zaki, président du CRT de l’Oriental.

Durant la saison estivale, les hôtels Belive Collection et Melia Saïdia Beach affichent des taux d’occupation de 80%. L’hôtel Oasis Saidia Palace (1200 lits) vient d’ouvrir cette saison après quatre ans de fermeture. «En termes d’organisation des plages, des parasols uniformes de même couleur ornent désormais le paysage à Saïdia. Il y a également moins de mendiants car une association les prend en charge et moins de marchands ambulants grâce aux efforts de la collectivité. La propreté des plages est à son tour meilleure. Nous avons certes la meilleure infrastructure hôtelière en Afrique. Encore faut-il mieux éduquer les populations pour un bon comportement civique», déplore M. Zaki.

Avec l’arrivée des Marocains du monde dans la région de l’Oriental à l’approche de l’Aid Al Adha, les unités hôtelières ainsi que celles dédiées au divertissement sont remplies, certaines à hauteur de 90% par des MDM. A Tanger-Tétouan-Al Hoceima, une forte affluence est attendue en août qui constitue le pic de la haute saison. «Plusieurs hôtels ont été rénovés partiellement ou totalement. Rien qu’à Tanger, Movenpick, Hôtel Tanja Marina Bay, Al Minzah, Kenzi Solazur, Mnar Park, Barcelo Tanger et d’autres hôtels ont mené de très importantes rénovations. La présence sécuritaire a été grandement renforcée, que ce soit dans la ville ou sur le réseau routier régional, afin de fluidifier les flux, de veiller au respect du code de la route, mais aussi d’assurer des conditions optimales de sûreté», déclare Rkia Alaoui, présidente du CRT de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. La saison estivale dans la région est sans conteste celle du tourisme interne.

jamaa-El-Fna-Marrakech

jamaa El Fna Marrakech

Le Nord table sur un taux d’occupation de 65% dans toute la région

Avec l’entrée en service d’Al Boraq et l’accroissement des vols directs entre Marrakech et Tanger, la mobilité touristique s’est accrue. «Il est donc difficile pour nous de prévoir la performance de cette année, mais nous tablons sur un taux d’occupation moyen qui dépasse 65% dans toute la région», pronostique Mme Alaoui. Les prix des nuitées dans les hôtels, les établissements classés et les appartements flambent dans le nord du Royaume. Cependant, la présidente du CRT de la région assure qu’il y en a pour tous les budgets. «Souvent les touristes se plaignent des prix pratiqués, alors qu’il est possible de le vérifier par soi-même via les OTA (Agences de voyages en ligne). L’offre est adaptée à tous les budgets. Il est possible d’avoir des chambres pour 2 adultes en 3 étoiles à partir de 600 DH la nuit. En 4 étoiles, les prix commencent à partir de 800 DH et de 1200 DH pour les 5 étoiles», explique-t-elle.

Saaidia-Maroc

Saaidia Maroc

La loi de l’offre et de la demande s’applique généralement. Mais en tout cas, la région n’a pas lésiné sur les moyens afin de réussir la saison, en organisant notamment des campagnes de nettoyage des plages et de sensibilisation des estivants. «Quelles que soient les défaillances cette année, elles seront corrigées. Notre indicateur de performance le plus fort réside dans les témoignages des touristes qui remarquent avec étonnement chaque année la métamorphose que connaît la région», résume Mme Alaoui. Les touristes nationaux ont l’embarras du choix. Encore faut-il mettre la main à la poche. Un voyage se prépare des mois à l’avance.

    Les voyages organisés ont le vent en poupe !

Aujourd’hui, l’offre des agences de voyages est très diversifiée. Atlas Voyages, à titre d’exemple, propose des packages vers la Grèce, l’Asie du Sud-Est, des circuits pour découvrir l’Andalousie, la Chine, l’Europe de l’Est et plusieurs autres destinations. La demande des voyageurs marocains se structure au fil des ans avec un intérêt grandissant pour les destinations lointaines comme le Brésil et l’Asie. Toutefois, les destinations classiques sont toujours en tête de liste. Il s’agit de la Turquie, l’Egypte et la Costa del Sol. Par sa proximité culturelle, historique et la diversité de ses paysages, la Turquie est une destination très prisée par les Marocains, d’autant plus qu’elle est desservie par plusieurs compagnies aériennes depuis plusieurs aéroports. L’entrée sans visa contribue sans doute au succès de ce pays. En 2018, les arrivées de touristes marocains aux postes frontières turcs étaient de 180000, un chiffre qui connaît une croissance à deux chiffres. Les agences de voyages proposent des séjours balnéaires à Antalya/Bodrum, des séjours culturels à Istanbul ou un combiné des deux.

Le 04 Août 2019

Source web Par La Vie Eco

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