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Conférence sur la Libye à Paris : le Maroc ne devrait pas être de la partie

Conférence sur la Libye à Paris : le Maroc ne devrait pas être de la partie

Vis-à-vis de l’Algérie, le Président français Emmanuel Macron a mis de l’eau dans son vin et a cherché l’apaisement dans la crise diplomatique entre Alger et Paris. Aussi, avec en point de mire, la conférence internationale sur la Libye, co-présidée par la France, l’Allemagne, l’Italie, la Libye et l’ONU vendredi dans la capitale française, histoire de donner une ultime « impulsion » aux élections du 24 décembre, qui restent pour le moins, Macron a lancé à tout va, des invitations à un parterre de chefs d’État (dont celui de l’Algérie), soucieux de se positionner en première ligne pour une sortie de crise dans ce pays emprunt à des luttes fratricides.

Parmi les invités de prestige, on notera la participation de la vice-présidente américaine Kamala Harris, du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ainsi que les représentants de trois pays limitrophes de la Libye, la Tunisie, le Niger et le Tchad, qui subissent depuis un peu plus d’une décennie les effets indirects voire les répercussions de la crise libyenne (trafics de toutes sortes et notamment celui des d’armes), seront aussi de la partie dans la capitale française. Au chapitre des incertitudes, le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah, en conflit avec Mohamed al-Menfi, le président du Conseil présidentiel, n’a toujours pas confirmé sa participation, tandis que ce dernier devrait être présent à Paris pour la conférence.

On n’occultera évidemment pas le président algérien bien que voisin du pays concerné par ce remue-ménage international, qui comme à son habitude attend des « caresses dans le fameux sens du poil » de la part du président français, ni le représentant de la Turquie, un pays bien en froid avec la France et à un degré moindre avec l’Allemagne deux des pays coprésidents la conférence internationale sur la Libye. On y arrive pour ce qui est de représentation, le Maroc ne devrait pas être de la partie, comme pour Berlin 1 et Berlin 2. Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, avait déjà révélé en juin dernier, la position marocaine et les raisons ayant poussé le Maroc à décliner l’invitation à la seconde conférence, le Royaume n’ayant pas été convié à la première édition.

« Le rôle du Maroc, impliqué depuis le début dans le dossier libyen n’a pas commencé avec la conférence de Berlin et se s’arrêtera pas avec cette conférence », avait fait savoir le ministre des Affaires étrangères de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. « L’invitation ou la non-invitation du Maroc à la conférence n’a aucun effet sur le rôle qu’il joue, a estimé Nasser Bourita, réaffirmant que cela ne change pas son rôle, ne l’augmente pas et ne le diminue pas non plus ». Le chef de la diplomatie marocaine avait, par ailleurs, ajouté que la participation aux conférences n’était pas l’objectif du Maroc et avait ajouté que son rôle est d’être aux côtés des Libyens d’abord, et de suivre le rythme de ce que les Libyens veulent pour trouver une solution à leur crise. Ceci dit et on y vient quant « aux cartes de visite » et à l’allusion du chef de la diplomatie marocaine est on ne peut plus claire, si Paris a tenté mardi un geste d’apaisement envers l’Algérie, c’est bien avec l’intention d’y voir son président participer à la conférence internationale sur la Libye. L’Élysée a affirmé via un conseiller au cours d’un briefing de presse consacré à la conférence que le président français « regrette les polémiques et les malentendus » avec l’Algérie et « à le plus grand respect pour la nation algérienne » et « son histoire ».

À titre de rappel, Emmanuel Macron avait déclenché la colère d’Alger après des propos rapportés le 2 octobre par le quotidien « Le Monde » accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ». D’après le quotidien, il avait également affirmé que « la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question […] ». Boum patatras ! Au lendemain de cette déclaration ce fut un branle-bas de combat, l’Algérie rappelait son ambassadeur à Paris et les relations diplomatiques s’envenimaient. Question, les déclarations de mardi de l’Élysée réussiront-elles à amadouer, le président algérien mal élu ? En tous cas, il ne devrait certainement pas manquer cet évènement dont il se dit partie prenante, histoire de se pavaner dans la capitale française. De là, à fanfaronner une réconciliation entre les deux pays, il n’y a qu’un pas que l’on ne franchira guère.

Source web Par : hespress

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