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Chaouia Ouardigha Tourisme Des potentialités peu valorisées

Chaouia Ouardigha  Tourisme  Des potentialités peu valorisées

Déficit en matière d’infrastructures touristiques Pêche, chasse, randonnée… des atouts La région Chaouia-Ouardigha dispose de potentialités naturelles qui peuvent être exploitées pour développer l’écotourisme. A commencer par les stations balnéaires de Bouznika qui s’étend sur 35 km, Sidi Rahal (une bande côtière de 20 km) et les sources de Aïn Nja et Aïn Bel Mesk ainsi que la forêt d’El Khatouat dans la province de Settat. Sans oublier la Kasba Ismailia dans la ville de Settat, édifiée par le sultan Moulay Ismaïl à la fin du XVI Ie siècle et qui est à l’origine de la sédentarisation des populations dans la ville même de Settat. La région dispose d’autres atouts qui peuvent être exploités dans le développement d’un tourisme de niche. Points d’eau, barrages et retenues collinaires offrent, en effet, des possibilités encore inexploitées pour le développement du tourisme régional, voire national (barrages Al Massira, Imfout, Daourat, Sidi Said Maâchou,Tamasna, El Haimer, Tamadroust, Kodiat El Garne…). Sans oublier les espaces forestiers, notamment les sites d’intérêt biologique et écologique d’oued Charrat, de Khatouat et Béni Zemmour. Mais, malgré toutes ces potentialités naturelles, la région souffre d’un grand déficit en matière d’infrastructures touristiques. Elle ne compte, en effet, que 18 unités hôtelières (8 à Benslimane, 8 autres à Khouribga et 2 unités à Settat). Les capacités d’hébergement restent donc parmi les plus faibles au Maroc puisqu’elles ne représentent que 1% des établissements et 0,5% des lits recensés au niveau national. Cependant, et bien que la région ne soit pas à proprement parler une région touristique, elle commence de plus en plus à développer une stratégie pour l’émergence d’un tourisme de niche à fort potentiel. Offrir des produits touristiques différenciés, avec des rendements économiques et financiers appropriés, semble être donc la stratégie à suivre. Notamment par l’organisation et la structuration de produits de niche déjà existants, à savoir la chasse et la pêche touristiques. Dans cette optique, les quatre provinces de la Chaouia-Ouardigha (Settat, Berrechid, Benslimane et Khouribga) sont concernées par la chasse et où de nombreux sites sont favorables pour la reproduction des principaux gibiers (perdrix, lièvre, sanglier, lapin, caille. .). Benslimane, par exemple, abrite plus de 10 amodiations couvrant une superficie de 68.000 ha. Cette province dispose aussi de 5 réserves dont 2 permanentes. Par contre, la province de Khouribga est faiblement dotée en matière de chasse amodiée, mais elle dispose des réserves de chasse les plus importantes (125.000 ha) de la région. S’agissant de la pêche touristique en eau douce, elle concerne environ 25 douars sur les deux rives du barrage Al Massira avec une population d’environ 10.000 habitants. Ces derniers participent à l’activité de pêche, mais également à d’autres segments de cette filière (confection et réparation de filets, de barques, intermédiaires divers…). Par ailleurs, des amodiations de pêche existent dans la province de Benslimane notamment celle d’oued El Mellah pour l’élevage de la carpe et du mulet destinés au commerce. A Khouribga, seules les retenues d’eau des barrages et des lacs collinaires peuvent faire l’objet de l’élevage de poisson, en particulier blak-bass et carpes, et ce, en raison de la faible pérennité des cours d’eau. Quant à la pêche maritime, elle n’est pas bien développée dans la région. Elle se limite aux bandes côtières de la province de Benslimane. Son apport actuel à l’économie régionale reste faible et si ce secteur devait évoluer, son intégration horizontale et verticale aurait tendance à se faire en direction de la métropole casablancaise. En effet, il est nécessaire de préciser que la partie du littoral atlantique qui relève de la région est à considérer en tant que «ressource complexe» dont la valeur ne saurait être exprimée simplement par l’effort de pêche qu’elle abrite. Au contraire, cet espace, écologiquement fragile, est soumis à une pression humaine de plus en plus accentuée (agriculture maraîchère, mais aussi activités touristiques et plages, urbanisation …) Des créneaux particuliers ont été sans doute mis à profit ici et là, mais ils ne sauraient tenir lieu de politique globale. A cet effet, la reformulation des objectifs d’un éventuel plan de développement touristique régional, axé sur le tourisme interne et les produits de niche, urge et s’impose. Il offrira une occasion de corriger, par les actions futures, les déséquilibres que crée le tourisme au niveau de l’aménagement du territoire. L’enjeu est celui d’une meilleure maîtrise du développement touristique avec l’objectif de maximiser ses retombées locales grâces à une bonne connaissance de la demande segmentée par types de besoin, de la concurrence, de l’offre et de la circulation des revenus. Niches et culture locale Le tourisme de niche constitue sans doute un gisement économique important et un facteur d’ouverture, de mise en valeur de la culture locale et d’amélioration des conditions de vie de la population (création d’infrastructures de transport, amélioration des services collectifs et du cadre de vie, désenclavement des zones rurales, insertion aux circuits modernes du commerce et de l’économie). Les milieux naturels, jadis délaissés par les autochtones, constitueront un élément très important pour le décor des vacances des touristes. En définitive, pour promouvoir le secteur dans la région Chaouia-Ouardigha, une stratégie échelonnée sur le temps a été mise en valeur à travers le recensement et l’identification des potentialités touristiques qui peuvent contribuer au développement de l’opérationnalisation de la stratégie nationale du tourisme «Vision 2020» au niveau de cette région. SOURCE WEB Par Abdellah ECHAKHS L’Economiste