Tanger: La métamorphose d’une ville mythique
Ceux qui n’ayant pas revu Tanger depuis quelques années, et profitant du tout nouveau TGV marocain Al Boraq, vont s’y rendre, risquent d’être surpris et avoir du mal à la reconnaître la Capitale du Détroit tant elle a changé en moins d’une décennie…
Il y a des villes dont le nom reste à jamais gravé dans la mémoire collective. Pour leur passé, leur Histoire, ce qu’elles évoquent… C’est le cas de Tanger. Cité-charnière entre deux continents, et entre une mer et un océan, célèbre depuis l’Antiquité, avec ses légendes et ses mythes, puis mystérieuse et romanesque durant son statut de ville internationale, comme carrefour de tous les complots et tous les trafics, et ensuite rendez-vous des artistes et écrivains américains dans les années 50-60 du siècle dernier… Jusque-là, une ville attirante, qui faisait rêver…
Mais après, plus rien de notable, sauf l’actualité quand il s’agit de lieu de passage d’immigrants illégaux ou de trafic de drogues. Un long sommeil comme destination touristique ou station balnéaire de premier plan. Une ville qui semblait « oubliée » dans les grands projets qui font avancer le Maroc, jusqu’à que SM le Roi Mohammed VI décide que Tanger et sa région soient une priorité pour le devenir du Royaume.
Tanger renaît de ses cendres
Et alors commence une œuvre d’envergure qui allait transformer la Ville du Détroit. Un grand port commercial avec son ouverture sur L’Atlantique. C’est chose faite, on le sait. Tanger Med est bien devenu le plus grand port de la Méditerranée, avec un volume de « conteneurs » qui dépassent les prévisions les plus optimistes.
Vint ensuite l’industrialisation de la région, avec l’écosystème industriel porté par le secteur automobile notamment, qui est aujourd’hui une réalité, et les grands projets d’infrastructure comme le développement du port Tanger-ville ou la ligne de train à grande vitesse (TGV marocain El Boraq) qui vient d’être lancée entre Tanger et Casablanca.
Enfin, il fallait aussi s’attaquer à une remise à niveau de la ville, dont l’état assez délabré et négligé, ne correspondait plus à celle du développement environnant dont nous venons de parler. C’est ce qui déclencha en 2013, le programme Tanger-Métropole, bien avancé déjà et qui touche à son terme.
Doté d’un budget de 7, 66 milliards de DH, ce programme a complètement transformé la ville. En moins de moins de cinq ans, elle s’est métamorphosée, embellie, passant d’un état de marasme et d’abandon, à une « capitale » régionale attrayante, à tous point de vue, et sur le plan touristique, en passe de rivaliser avec celles du sud de l’Espagne, qui lui font face, sur la Costa del Sol andalouse.
Cet été, Tanger a battu son record d’affluence, et on ne compte déjà pas moins d’un million cinq cent mille nuitées pour cette année 2018. A titre de comparaison, il n’y en avait que 800.OOO environ en 2010. Le tourisme d’affaires, il faut dire, ayant dépassé celui des loisirs. Mais ce n’est que le début d’un essor dont tous les indicateurs montrent que Tanger est appelée à devenir la nouvelle grande destination touristique du pays.
Il faut dire que tout a été mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi depuis 2011. En commençant par le bord de mer, avec une corniche totalement réaménagée, et une marina digne de ce nom, depuis l’été dernier. Les premiers 500 anneaux (3000 à long terme) pour amarrer les bateaux des plaisanciers dans cette première tranche, sont déjà en grande partie occupés. Près de là, une zone de restaurants et de bars ainsi qu’une fontaine lumineuse, la plus grande du Maroc (107 mètres de long), animent l’espace loisirs.
N’oublions pas l’entrée en service cette année aussi, d’un périphérique qui relie la partie atlantique à celle méditerranéenne, appelée « Rocade des deux mers », créé pour éviter les embouteillages, comme la construction de parkings extérieurs et souterrains (5000 places en tout). D’autre part, pour éviter les nuisances, on a aussi déplacé hors de la ville des industries, le marché de gros ou la gare routière, anachronismes d’une ville moderne.
On attend par ailleurs, pour bientôt, les 3 postes prévus pour les navires de Croisière, la dernière tranche du nouveau port de pêche aussi, deux hôtels (5 et 4 étoiles) soit un millier de lits en tout, des résidences touristiques (600 lits), un centre commercial, un palais des congrès d’une capacité de 1500 places et une partie résidentielle.
Voilà qui devrait permettre à la Ville Blanche de renaître de ses cendres, et de retrouver son prestige. Il était temps….
Le 26/11/2018
Source web par: premium travel news
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