Tsunami des professionnels du tourisme
Ce mois d’août, pourtant synonyme de vacances et d’apaisement, a été l’occasion pour les fédérations de métiers du tourisme de se faire entendre coûte que coûte et congé ou pas. En effet, après la FNIH, le MTM Club et la FNTT, c’est au tour de la Fédération Nationale des Restaurateurs (FNT) de se faire, elle aussi, entendre à travers un communiqué où elle crie son malaise tout en proposant les scénarii de sauvetage de son secteur d’activité.
Jamais l’industrie touristique au Maroc n’aura fait parler d’elle à grands fracas qu’elle ne l’aura fait jusqu’ici depuis la déclaration de la pandémie. D’abord par des tonnes de correspondances adressées sans lendemain par les opérateurs désemparés aux responsables, ensuite par des réunions marathoniennes avec les pouvoirs de décision et, enfin, à travers médias interposés où ils se relayent continuellement, depuis 18 mois déjà, pour acter la sinistralité du secteur dont les conséquences sociales et économiques seront très graves encore si aucune solution pragmatique et salutaires n’est envisagée. Mais rien n’y fait. Sonne le glas ! Le Gouvernement demeure toujours sourd aux appels d’une industrie aux retombées pourtant bonnes sur l’employabilité, le trésor et le fisc. Encore que sur le plan politique, aucun discours de candidat aux élections n’effleure le sujet, même dans les régions à économie touristique avérée. Pardi, pourquoi le cas « Tourisme » qui lorgne l’abîme ne figure pas dans l’agenda des travaux du Conseil de Gouvernement d’aujourd’hui lundi 23 octobre, à côté de celui du cannabis, par exemple, néanmoins beaucoup moins urgent ? Très compliqué à comprendre…
Voilà la réalité au risque d’être ressassée encore et encore. Les quelques structures d’hébergement hébergent très peu quoiqu’à prix de vente sacrifiés, les agences de voyages ne font plus voyager, les transporteurs touristiques ne transportent plus personne, les restaurateurs ne servent plus les dîners, les artisans en mal de clients, etc. Toute une magnifique chaîne de valeurs dessoudée et qui se trouve subitement sans valeur, qui s’écroule, aux yeux du Gouvernement impassible sans aucune lueur d’espoir, déclarée ou même diffuse.
Privilégiant la voie de la raison, les opérateurs s’attendent à un renvoi de balle tout aussi raisonnable. La récente montée de ton des fédérations de métiers ne doit pas être considérée par le Gouvernement comme une tempête dans un verre d’eau mais comme un phénomène tout à fait nouveau dans le discours touristique alimenté par l’énergie du désespoir de ceux qui risquent de tout perdre, qui naviguent seuls et à vue. Bien sûr, le souci sanitaire prime avant tout mais pas en sacrifiant toute une industrie si vaillamment construite et, avec elle, l’image d’un pays où il fait beau voyager, dans la paix, la tolérance et la beauté. Tous les gouvernements des destinations touristiques mondiales, les plus en vue et celles qui le sont moins, ont trouvé des solutions pour que leurs entreprises touristiques ne ressentent l’onde de choc si durement qu’elle ne l’est ressentie au Maroc. Pourquoi pas chez nous aussi ? Pourquoi l’économie touristique n’est-elle pas captée par les radars des responsables ? Faudrait-il attendre jusqu’à son implosion et les risques fâcheux qui en résulteront ?
Quoiqu’il en soit, les fédérations de métiers du tourisme ne comptent pas s’arrêter là, quitte à épuiser toutes les ressources possibles de recours. Même son de cloche chez la CNT, aux tendances plutôt créatives, où tous militent en consensus pourvu que leur voix trouve bonne oreille…
Le 23/08/2021
Source web Par : premium travel news
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