La suspension des vols réguliers avec la France résonne comme un coup de grâce au tourisme
Au lendemain de l’annonce de la suspension des vols réguliers avec la France, Médias24 apprend que tous les touristes français seront rapatriés à bord de vols commerciaux. Selon un membre de la Confédération nationale du tourisme, bien que nécessaire, cette fermeture, qui aura un grave coût social, porte le coup de grâce au secteur.
Les autorités marocaines ont décidé de suspendre les vols les vols réguliers avec la France à partir du dimanche 28 novembre à minuit, jusqu’à nouvel ordre. L’Hexagone enregistre une explosion de cas positifs, avec un risque de contamination très important.
« Aucun ressortissant français ou résidant en France ne restera bloqué au Maroc »
Sollicitée par notre rédaction, une source diplomatique française s’est voulue rassurante quant au sort des nombreux touristes français susceptibles de se retrouver bloqués au Maroc, au terme de leur séjour.
« Nous n’avons pas encore tous les détails sur la procédure à suivre, mais d’intenses discussions ont lieu actuellement entre l’ambassade de France et le ministère marocain des Affaires étrangères, pour délivrer aux compagnies aériennes des autorisations spéciales de rapatriement.
« Si à compter du lundi 29 novembre, il ne sera plus possible de prendre des vols réguliers pour se rendre au Maroc à partir d’un aéroport français, des vols commerciaux seront bientôt mis à la disposition de tous les ressortissants français (touristes, hommes d’affaires…) pour rentrer dans leur pays », déclare avec optimisme notre interlocuteur. Il exclut d’ailleurs tout blocage, à l’instar de ce qui a pu se produire en mars 2020, soit au tout début de la pandémie au Maroc.
« Un coup de grâce inattaquable sur le plan sanitaire »
De leur côté, les opérateurs ont restent muets face à la nouvelle qui a eu l’effet d’un coup de massue pour un secteur déjà sinistré. En effet, ce dernier comptait sur le marché français pour reprendre des couleurs durant la période des fêtes de fin d’année, qui constituent habituellement la très haute saison.
Sur notre insistance, un membre de la Confédération nationale du tourisme (CNT) nous a confié que la suspension programmée des liaisons aériennes avec la France pouvait être qualifiée de « coup de grâce », malgré le bénéfice retiré sur le plan sanitaire.
« Une décision de salubrité publique qui s’imposait »
« Ne souhaitant pas prendre le risque de se retrouver à nouveau avec des milliers, voire des dizaines de milliers de nouveaux cas quotidiens, les autorités ont un alibi inattaquable, et personne ne pourra leur faire de procès, même si cette décision va avoir des conséquences terribles sur la saison hivernale.
« C’est un cas d’extrême urgence, pour ne pas dire de salubrité publique, car le Maroc n’a pas les moyens financiers ou sanitaires de faire face à une nouvelle vague de contaminations, comme celle qui se passe actuellement dans les pays européens dits développés », reconnaît notre source.
« De plus, avec les quatre ou cinq millions de réfractaires qui refusent toujours de se faire vacciner, notre pays n’a malheureusement toujours pas atteint la fameuse immunité collective qui s’éloigne comme un mirage. »
« Une fermeture qui aura un coût sur l’économie nationale »
« Cela dit, même si le Maroc se doit de protéger sa population, et que cette pandémie va bien finir par disparaître à un horizon inconnu, le coût de cette décision sur le secteur touristique déjà complètement sinistré, et par ricochet sur l’économie nationale, ne manquera pas d’être terrible.
« En effet, hormis la disparition des 80 milliards de dirhams de recettes de voyages qui étaient rapatriés en devises, il ne faut pas oublier les répercussions négatives sur l’économie parallèle invisible générée par ce secteur, dans une destination comme Marrakech qui vit pratiquement exclusivement du tourisme », explique notre source, pour qui l’État devrait déclarer sinistrée cette industrie.
« Faudra-t-il sacrifier le secteur du tourisme en attendant la fin de la pandémie ? »
« Il va falloir faire face à la catastrophe sectorielle en réfléchissant aux moyens de sauver les opérateurs du tourisme, en s’inspirant peut-être de la France qui vient de leur débloquer 1,9 milliard d’euros.
« Aujourd’hui, la question qui se pose est de savoir si notre gouvernement a le droit de sacrifier ce secteur, ou alors le devoir de continuer à le maintenir à flot jusqu’au moment de la reprise, sans cesse reportée.
« Pour cela, un arbitrage doit obligatoirement avoir lieu, qui permette de se projeter dans l’avenir, pour savoir si cette industrie est nécessaire à notre économie ou si on pourra s’en passer une fois que la crise sanitaire sera derrière nous », conclut notre opérateur. Il ajoute que si le Maroc veut créer 250.000 emplois par an, il peut déjà commencer par préserver les 500.000 de l’industrie touristique.
La ministre compte encourager le tourisme interne
Invitée à livrer sa réaction, la ministre du Tourisme, résolument combative et optimiste, nous a confié que son département se focalisait actuellement, avec les professionnels du secteur, sur la préparation de la reprise, notamment à travers la mise en œuvre de projets d’investissement et de formation.
« Sachant que c’est dans les moments de crise qu’on se réinvente, nous allons également travailler sur des offres à court terme afin d’encourager le tourisme national, notamment pour la fin de l’année », a résumé Fatim-Zahra Ammor.
En d’autres termes, la ministre va donc tenter de limiter les dégâts pour les fêtes de fin d’année, en remplaçant les visiteurs du premier marché émetteur étranger du Maroc par des touristes nationaux.
Le 26/11/2021
Source web Par : medias24
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