Le tronçon marocain du Gazoduc Maghreb-Europe de nouveau opérationnel?
Quelques semaines après la décision unilatérale de l’Algérie de ne pas reconduire le contrat d’approvisionnement en gaz transitant par le pipeline Maghreb-Europe (GME), ce dernier pourrait bien reprendre partiellement du service grâce à l’exploration par une société britannique du gisement de gaz découvert à Tendrara, à l’est du Maroc.
C’est désormais officiel, le tronçon marocain du Maghreb-Europe (GME) pourrait bien reprendre du service. C’est ce qui ressort d’un communiqué diffusé par la société britannique Sound Energy, laquelle détient la concession gazière de Tendrara, dans l’est du Maroc où elle envisage de construire une micro-usine de production de Gaz Naturel Liquéfié (GNL).
Spécialisée dans l’exploration de gaz et de pétrole, elle informe d’un accord conclu avec l’Office National d’Électricité (ONEE), pour produire et lui livrer jusqu’à 350 millions de mètres cubes de GNL par an, sur une durée de 10 ans.
Cet accord vient s’ajouter à celui signé en juillet 2021 entre la société britannique et le distributeur marocain privé Afriquia Gaz sur la vente de GNL. Il comprenait également un prêt garanti de 18 millions de dollars d’Afriquia Gaz à Sound Energy, et une participation de la société marocaine au capital de Sound Energy.
José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères - Sputnik France, 1920, 20.11.2021
Entre Rabat et Alger, Madrid joue les équilibristes
Dans ce communiqué datant du 30 novembre, Sound Energy et ses partenaires se disent engagés à "produire, traiter, et livrer le gaz de la concession de Tendrara, conformément aux spécifications requises par l’ONEE, au Gazoduc Maghreb-Europe, reliant l’Algérie à l’Espagne et traversant le Maroc". En effet, ce tronçon, long de 540 km, devrait être utilisé afin de transporter le gaz marocain entre le site de production de Tendrara et les centrales d’Aïn Béni Mathar, à 86 km d’Oujda, et de Tahaddart, à 30 km au sud de Tanger, déjà reliés au GME. Des travaux seront néanmoins nécessaires pour y raccorder le site de Tendrara par un pipeline de 120 km.
Par ailleurs, selon un site d’information marocain, l’accord est encore soumis à plusieurs conditions: "L’octroi de toutes les autorisations et des permis nécessaires pour la construction des installations de gaz de la phase 2; l’approbation finale de la décision d’investissement prise (...) par les ministères marocains de la Transition énergétique et de l’Économie et des Finances; la conclusion (…) d’un accord d’interconnexion avec l’opérateur du pipeline GME et le raccordement de la concession de production de Tendrara au pipeline GME, au début des travaux, qui passera certainement par des terrains privés dont les propriétaires devront donner leur accord et être indemnisés".
182 pays ont reçu cette lettre qui pourrait sauver des vies
La majorité des parieurs sportifs ne connaît pas cette astuce secrète !
100 experts écrivent cette lettre qui pourrait sauver des vies
Après toutes ces étapes qui devront être réalisées dans un délai de 90 jours, il faudra compter entre deux à trois ans pour que les centrales d’Aïn Béni Mathar et de Tahaddart, auparavant approvisionnées par le gaz algérien, commencent à produire de l’électricité avec le gaz de Sound Energy, informe une source anonyme proche de la société qui gère la centrale de Tahaddart: "Il y a des préparatifs à faire pour extraire le gaz, ce n’est pas quelque chose qui sera fonctionnel dans l’immédiat.".
L’autosuffisance sur le long terme
Cet accord devrait permettre au Maroc de franchir un pas de plus vers l’autosuffisance énergétique. La source anonyme interrogée par Sputnik reconnaît que les deux centrales étaient à l’arrêt depuis la fin d’approvisionnement en gaz algérien, mais qu’aucun impact sur l’approvisionnement du pays en électricité n’a été signalé, et ce, grâce notamment aux centrales de secours. Il ajoute que le volume qui transitait via le GME était "énorme", puisqu’il était destiné à l’Espagne et au Portugal, avec une part gardée par le Maroc de 7%. "Ces 7% délivrés à l’époque par le gaz algérien, sont équivalents au volume en gaz contenu à Tendrara, selon les études faites jusqu’à présent. Mais cela restera à confirmer lors de l’extraction".
Le projet de Sound Energy ne serait toutefois pas le seul en cours: "le Maroc dispose d’une importante infrastructure… (le GME, ndlr.)", et il compte bien en profiter, fait savoir la source. En effet, si la quantité qui sera utilisée par Sound Energy est petite par rapport aux capacités du pipeline, le royaume compterait recourir à plusieurs projets simultanés assure-t-elle, lesquels seraient en cours d’exploration. "Beaucoup de projets renouvelables sont en cours de développement, la demande augmente certes, mais ces projets, s’ils se concrétisent, seront vraiment suffisants pour couvrir les besoins en électricité".
Le Maroc face à la fermeture du robinet de gaz algérien: un casse-tête à convertir en opportunité?
Pour rappel, l’Algérie avait décidé de ne pas reconduire le contrat du pipeline GME qui approvisionnait l’Espagne en gaz, en transitant par le Maroc. Arrivé à échéance le 31 octobre dernier, son arrêt n’a pas été sans conséquences pour le royaume et ses deux centrales alimentées en gaz, Aïn Béni Mathar et Tahaddart. L’Espagne aurait elle aussi déjà subi les premiers effets de la décision d’Alger de recourir au second pipeline, Medgaz, dont les capacités sont inférieures à celles du GME. Selon un site d’information espagnol en ligne, la péninsule ibérique aurait souffert d’une perturbation de 54 heures dans la fourniture en gaz, entre le lundi 29 et mercredi 1er décembre, et ce, malgré les garanties algériennes délivrées à Madrid.
Le 12/12/2021
SOURCE WEB PAR Sputniknews
Les tags en relation
Les articles en relation
La crise entre l’Ukraine et la Russie, une opportunité pour réactiver le gazoduc qui passe via l
A la faveur du conflit entre l’Ukraine et la Russie, le gazoduc Maghreb-Europe, fermé depuis le 31 octobre sur une décision du président Tebboune, revient ...
« Révolution sur le marché des énergies renouvelables » : des entreprises néerlandaises constr
C-Job Naval Architects, une société d’ingénierie marine, en coopération avec LH2 Europe, un fournisseur d’hydrogène, a conçu un tout nouveau modèle d...
Hydrogène : l'EHB met à jour la carte du futur réseau européen
L'European Hydrogen Backbone (EHB) vient de procéder à la mise à jour du réseau hydrogène européen. Cette réactualisation des cartes de l'infr...
Signature d'un Protocole d'Accord Stratégique pour le Développement de l'Infrastructure Gazière a
Hier, mardi 26 mars 2024, à Rabat, un protocole d'accord stratégique a été signé entre les ministères de l'Intérieur, des Finances, de l'Equi...
Projet éolien à Taza : Un partenariat franco-japonais s'engage avec un investissement de 2.5 milli
D'ici 2030, le Maroc aspire à répondre à la moitié de ses besoins énergétiques par le biais des énergies renouvelables, dans le cadre d'une polit...
Maghreb-Europe ou le gazoduc de la discorde
Pour l’Espagne, comme pour l’Algérie, la probabilité que le Maroc ne puisse ou ne veuille renouveler le contrat de transit lié au gazoduc Maghreb-Europ...
Pénurie d’eau : le Maroc va vers une 5ème année de sécheresse, Baraka s’alarme
Le taux de remplissage des barrages au Maroc est au plus bas. Ce taux ne dépasse pas aujourd’hui les 23% avec des niveaux d’alimentation des barrages très...
#MAROC_AUTOPRODUCTION_ELECTRICITE: l'autoproduction d'électricité en passe d'être mieux encadrée
Un avant-projet de loi sur l'autoproduction d'électricité a été soumis au secrétariat général du gouvernement. Il vise à encadrer la production ...
Energies renouvelables : l'investissement connaîtra un bond à l'horizon 2027 (Benali)
L'investissement en matière d'énergies renouvelables connaîtra un bond qualitatif à l'horizon 2027, particulièrement de la part du secteur priv...
Désenclavement du monde rural: Laftit évoque les projets non concluants
Interpellé mardi dans le cadre d’une question orale à la deuxième Chambre, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a déclaré que certains proje...
Zagora : Eau potable et santé à l’ordre du jour
Les efforts déployés pour le développement et la mise à niveau des infrastructures dans les secteurs de l’eau potable et de la santé à Zagora ont été ...
Le Maroc envisage des options onshore et offshore pour l’importation de gaz naturel liquéfié
Le Maroc étudie dans plusieurs ports la possibilité de construire une installation flottante ou terrestre d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), a a...