Hydrogène vert : Une feuille de route du cluster GreenH2 pour bientôt
Après avoir tracé les contours de sa stratégie sur l’hydrogène vert, le Maroc veut passer à la vitesse supérieure. Une mission de prospection réunissant les différents acteurs de l’écosystème marocain, à l’initiative de l’ambassade des Pays-Bas au Maroc, se tient cette semaine à Rotterdam, en marge du World Hydrogen Summit 2022. Objectif : développer de nouveaux partenariats en vue de saisir les opportunités offertes par cette nouvelle filière de la transition énergétique, qui suscite un engouement mondial.
Après d'importantes réalisations enregistrées dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, le Maroc s'active dans le déploiement d'une nouvelle source d'énergie qui est l'hydrogène vert, clé de voûte de la transition verte des secteurs énergétique et industriel. Dévoilée en 2021, la stratégie nationale pour ce secteur ambitionne de créer une filière économique et industrielle autour de molécules vertes, en particulier l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, à l’horizon 2050. «Les prémices de cette nouvelle étape ont été marquées par le développement de plusieurs projets, en parallèle de la stratégie nationale de l’hydrogène vert, à savoir la création du Cluster marocain – GreenH2 et la plateforme Green H2A, qui retracent la chaîne de valeur de l’hydrogène vert et de ses applications», explique Samir Rachidi, directeur général par intérim de l’Iresen (Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles) et secrétaire général du GreenH2 Maroc. Et de noter que la feuille de route de ce cluster, qui regroupe l’ensemble des acteurs de l’écosystème, est en cours d’élaboration pour l’identification des chantiers prioritaires à mettre en place.
Cette nouvelle filière, qui suscite un engouement mondial, présente des opportunités importantes, car l’hydrogène peut servir de matière première, de carburant, de vecteur d’énergie et de solution de stockage, avec de nombreuses applications dans les secteurs de l’industrie, des transports, de l’électricité et de la construction. Dans cette optique, une mission de prospection réunissant les différents acteurs de l’écosystème marocain, à l’initiative de l’ambassade des Pays-Bas au Maroc, se tient cette semaine à Rotterdam, en marge du «World Hydrogen Summit & Exhibition 2022». Objectif : Développer de nouveaux partenariats en vue de saisir les opportunités offertes par l’hydrogène vert, qui suscite un engouement mondial. «La filière est très large et n’est pas encore à l’échelle qu’on veut en termes de taille au niveau mondial, du coup elle n’est pas encore compétitive.
La décennie 2020-2030 sera celle de l’amorçage de cette économie, chose qui nécessitera beaucoup de subventions et de partenariats à l’échelle internationale», affirme Samir Rachidi. Le marché est là, le Maroc peut se positionner en tant que hub de déploiement de cette nouvelle filière de la transition énergétique. «À l’instar de ce qui a été réalisé dans l’automobile ou l’aéronautique, le Royaume pourrait établir des zones dédiées à chacun des maillons de cette filière, avec à la clé des infrastructures et une réglementation adaptées, ainsi que du capital humain formé dans différents domaines», fait observer l’expert. Actuellement, beaucoup de porteurs de projets s’intéressent au Maroc en raison de ses réalisations dans les énergies renouvelables et du potentiel important dont il dispose dans ce domaine. «Les meilleurs sites pour le développement de cette filière se trouvent dans les provinces du sud du Royaume, à savoir Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, où on dispose de très bonnes ressources solaires et éoliennes.
Ces ressources naturelles permettent de proposer un kilogramme d’hydrogène parmi les moins chers au monde», a-t-il assuré. Ces projets pourraient générer une capacité entre 20 et 50 gigawatts (GW) à terme, ce qui permettrait au Royaume d’atteindre une taille critique pour aller au-delà de l’exportation de molécules vertes et capter de l’industrie localement sur toute la chaîne de valeur. «On a le temps de s’organiser et de mettre en place les investissements nécessaires pour intéresser les grands groupes internationaux à s’installer au Maroc. Nous pouvons développer des alliances win-win et nous positionner en tant que hub africain de l’hydrogène vert», conclut-il.
DNES à Rotterdam, Mohamed Sellam
Le 10 mai 2022
Source web par : le matin
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