La sécheresse au Maroc : défis et initiatives pour la gestion de l'eau
Le Maroc fait face à l'une de ses périodes de sécheresse les plus graves, marquant ainsi une tendance alarmante dans le paysage météorologique. Au cours des 43 dernières années, le Royaume a subi 7 périodes de sécheresse, avec des niveaux de gravité variables. La sécheresse actuelle se distingue par sa durée exceptionnelle de six années consécutives, ce qui en fait la plus longue période de sécheresse de l'histoire du pays.
Cette situation critique se manifeste notamment par une baisse significative des précipitations, avec une moyenne de seulement 127 mm sur la période de six ans, comparée à une moyenne historique de 183 mm. De plus, le niveau de remplissage des barrages est alarmant, atteignant seulement 26% au 21 mars 2024, contre 34% à la même période de l'année précédente.
Cette sécheresse met en lumière les défis considérables auxquels est confronté le Maroc en matière de gestion de l'eau, en particulier dans un contexte de disparité spatiale et temporelle des précipitations. Les précipitations sont rares dans les régions orientales et méridionales du pays, tandis que les bassins nordiques et rifains fournissent la majeure partie des ressources en eau mobilisables.
Face à ces défis, le gouvernement marocain a mis en place des politiques et des initiatives pour améliorer la gestion de l'eau. Depuis les années 1960, le pays a lancé une politique ambitieuse de construction de barrages pour répondre aux besoins agricoles, d'eau potable et industriels. Dans les années 1980, une politique de planification à long terme a été initiée pour introduire de nouveaux instruments de gestion de l'eau, tels que la tarification de l'eau.
Plus récemment, le Maroc a adopté des stratégies visant à améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'eau, notamment à travers des technologies d'irrigation plus efficientes. Le Programme National pour l'Approvisionnement en Eau Potable et l'Irrigation (PNAEPI) 2020-2027 prévoit des investissements importants pour développer l'offre en eau, réduire les pertes dans les réseaux de distribution et sensibiliser le public à l'importance de la conservation de l'eau.
Ces initiatives ont permis au Maroc de développer un riche patrimoine hydraulique, avec 152 grands barrages et des projets en cours pour augmenter la capacité de stockage. De plus, le pays explore des solutions alternatives telles que le dessalement de l'eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées pour compléter ses ressources en eau conventionnelles.
Cependant, des défis persistants subsistent, notamment la croissance démographique et économique qui alimente une demande croissante en eau. De plus, le changement climatique menace la durabilité à long terme de l'approvisionnement en eau, mettant en évidence la nécessité de politiques et de stratégies de gestion de l'eau intégrées pour assurer la sécurité hydrique du pays dans les années à venir.
Le 29/03/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Stress hydrique : Baraka tire la sonnette d'alarme
Le Maroc connaît une situation difficile en matière de ressources hydriques, marquée par un déficit pluviométrique inquiétant. En attendant l’aboutissem...
La sécheresse, une leçon à retenir
En ces temps de dérèglement climatique, le Maroc ne peut plus compter sur la régularité des saisons de pluies. Il doit faire preuve d’imagination et trouv...
Le Maroc lance son ambitieuse initiative « Offre Maroc » pour le développement de l'hydrogène ve
Dans le cadre de sa stratégie nationale, le Royaume du Maroc prévoit de mettre à disposition des investisseurs privés une première phase de 300 000 hectare...
Régions. L’enveloppe du co-financement des projets de développement passe de 8 à 13 milliards d
Le Fonds d’Equipement Communal (FEC) et la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) ont convenu de porter l’enveloppe du co-financement des projets de dévelop...
Marché mondial La sécheresse fait flamber les cours des céréales
Les analystes disent néanmoins ne pas craindre d'émeutes de la faim comme en 2007-2008 en raison de stocks «confortables». Ph : DR Sécheresse et can...
Stress hydrique : Le ministère de l’Intérieur appelle à la parcimonie dans l'exploitation d'eau
Face à la menace grandissante du stress hydrique, le ministère de l'Intérieur a pris des mesures strictes pour optimiser l'utilisation des ressources...
CCPI 2024 : Le Maroc, 9ème meilleur pays au monde
Selon le Climate Change Performance Index (CCPI) 2024, le Royaume se classe à la 9ème place au monde en termes d'efforts dans la lutte contre le changemen...
Les équipements destinés à l’organisation des Assemblées annuelles BM-FMI seront réutilisés
Des équipements et du matériel destinés à l’organisation des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire internation...
Rapport : Le stress hydrique au Maroc, un défi pressant
Un récent rapport du World Resources Institute (WRI), un institut mondial des ressources, met en lumière une réalité alarmante. Vingt-cinq pays, qui héberg...
Climat : l’agriculture marocaine dans une « phase critique »
Avec une baisse des précipitations de 67 %, le Maroc se dirige vers une sixième année consécutive de sécheresse. Le Maroc, où l’agriculture est un se...
L'avenir durable du tourisme esquissé au Sommet de Barcelone
L'OMT s'est jointe à l'Advanced Leadership Foundation et à la Fondation Incyde des Chambres de commerce d'Espagne pour la journée d'ouver...
#Maroc_Agriculture_Alternative : Panicum, une culture fourragère peu gourmande en eau et à la prod
Avec la succession des épisodes de sécheresse, les agriculteurs se tournent de plus en plus vers les cultures qui consomment moins d'eau. Offrant une meil...