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Exportations Les risques à maîtriser en Afrique

Exportations Les risques à maîtriser en Afrique

L’Afrique présente autant d’opportunités que de risques, selon les responsables de Coface. Ph. Seddik
L’Afrique, c’est une multitude d’opportunités, mais autant de risques. Les opérateurs marocains qui investissent ou comptent investir dans ce marché le savent pertinemment et ne ratent aucune occasion pour se tenir informés. Une rencontre organisée hier à Casablanca par l'Association marocaine des exportateurs (Asmex) en partenariat avec Coface, sur le thème «Afrique : des opportunités à saisir, des risques à maîtriser» a attiré bon nombre d’opérateurs qui s’intéressent au marché africain, mais qui craignent ses risques. Ceux-ci sont, en effet, légion, selon les responsables de Coface, opérateur mondial de l'assurance-crédit et expert des risques commerciaux.
Il s’agit notamment, indique Philippe Hoeblich, directeur commercial chez Coface Maghreb, Afrique de l’Ouest et Centrale, des risques liés au non-paiement, au climat des affaires, à la distribution et à l’identification des acteurs économiques sur ces marchés. Ainsi, le responsable de Coface indique que les délais de paiement sont très longs dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et centrale. Le délai moyen constaté atteint 90 jours dans des pays comme la Côte d’Ivoire et le Cameroun.
Concernant les moyens de paiement, il relève que le paiement en cash est encore très répandu dans ces pays et que le chèque n’est pas une garantie, dans l'espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). En fait, explique-t-il, l’émission de chèque sans provision a été dépénalisée dans cet espace en mars 2011.
Concernant la distribution, Philippe Hoeblich prévient contre les risques d’opter d’une manière systématique pour la solution de facilité, à savoir contracter avec un distributeur local plutôt que de déployer sa propre distribution.
Car, concède-t-il, celui-ci présente certes les avantages de connaitre le marché, de gérer la logistique et les transports jusqu’au client final, de couvrir l’ensemble du territoire, d’avoir le savoir nécessaire pour gérer les canaux de distribution informels et d’assumer le risque de crédit.
Toutefois, nuance le spécialiste, cette option présente le risque de l’émergence de position de force des distributeurs oligopolistiques. Il recommande donc aux grandes entreprises de contrôler leur distribution «le plus loin possible dans le marché» et aux PME de «trouver le bon distributeur».
S’agissant de l’identification des acteurs économiques sur ces marchés, le conférencier note que la culture des affaires en Afrique de l’Ouest et centrale est similaire à celle en Asie. «Elle est plus animée par les relations, moins par les transactions».
Traduction : Il faut établir des relations directes avec ses partenaires d’affaires pour les connaitre de près. 
Il recommande, dans le même ordre d’idées, d’aller progressivement dans ce partenariat d’affaires, en commençant, parfois, par de petites livraisons. 
  
Zoom sur le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Gabon
Lors de cette rencontre, Philippe Hoeblich a fait un focus sur quatre pays, à savoir le Cameroun, la Côté d’Ivoire, le Sénégal et le Gabon. D’après lui, offrant de nombreuses opportunités, ces pays présentent aussi certaines faiblesses. Il s’agit pour le Cameroun des comptes extérieurs et publics dépendants du pétrole ; de l’insuffisance des infrastructures ; de la lenteur de la restructuration bancaire, des réformes et dans l'amélioration du climat des affaires. Pour la Côté d’Ivoire, il relève la dépendance de son économie à l’évolution des cours du cacao et du pétrole ; du climat des affaires encore difficile et des infrastructures publiques déficientes et du contexte sécuritaire fragile en dépit de la normalisation de la situation politique.
Quant au Sénégal, il note que l’activité et les exportations sont soumises aux aléas climatiques, à l’irrégularité de l’approvisionnement énergétique et à l’évolution du cours des produits de base. De même, les infrastructures sont insuffisantes et les comptes publics et extérieurs déséquilibrés.
Concernant le Gabon, il présente les faiblesses d’une économie très dépendante du secteur pétrolier ; un coût élevé des facteurs de production ; des infrastructures défaillantes, un taux de chômage des jeunes inquiétant et des disparités sociales fortes. En outre, l’environnement des affaires demeure difficile et les capacités institutionnelles insuffisantes.

14 octobre 2014 – 
SOURCE WEB Par Lahcen Oudoud, LE MATIN
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