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Retards de paiement Le warning de Coface

Retards de paiement  Le warning de Coface

56% des entreprises rapportent un allongement de la durée de retard de paiement
Les impayés plombent les trésoreries
28% des entreprises avancent un ratio d’impayés de plus de 10%              
Les bons comptes ne font plus les bons partenaires.

Selon les économistes de Coface, le risque systémique n’est pas exclu dans le secteur du bâtiment
Encore faut-il qu’ils soient réglés à temps. La visibilité inédite livrée, lundi 11 mai, par la Coface en partenariat avec Inforisk et la BMCI, dévoile des factures de plus en plus difficiles à honorer dans le B-to-B. L’étude, menée sur un échantillon de 307 entreprises entre mars et avril 2015, met la lumière sur une situation déjà perceptible (L’Economiste du 10 juin 2014), mais encore peu décrite en statistiques. D’abord, le chiffre qui inquiète: 56% des entreprises sondées rapportent un étirement significatif de la durée moyenne de retard de paiement. Cette durée, estimée à 30 jours après la date contractuelle de  règlement de la facture par 35% des sociétés sondées, bat déjà tous les records. Elle dépasse de très loin les 1 à 15 jours de retard moyen observé en France, par exemple, et de 14 jours pour le marché européen pris dans son ensemble. 17% de l’échantillon parlent de retard moyen entre 60 et 90 jours, 13% entre 90 à 120 jours et 12% de 120 à 210 jours.
Dans le détail, c’est au niveau du secteur privé que ce rallongement des retards de paiement se fait le plus sentir. Plus de 63% des sociétés interrogées déclarent une augmentation de la durée des retards de paiement, contre 40% qui estiment qu’elle est en stabilisation. Dans le secteur public, 56% des entreprises sondées parlent d’une augmentation de la durée des retards de paiement, contre 40% qui rapportent une stagnation (L’Economiste du 30 mars 2015). Quant aux facteurs explicatifs liés à ces retards de paiement, à leur tendance marquée au rallongement, la «mauvaise santé financière» et la «mauvaise gestion» (31% et 26% des répondants), sont les arguments les plus avancés.
L’organisme d’assurance crédit s’est également arrêté sur les impayés, une autre paire de manches pour les entreprises marocaines en cette conjoncture difficile. «Les ratios d’impayés semblent relativement importants, puisque 28% des entreprises déclarent un ratio d’impayés supérieur à 10%», annonce Sofia Tozy, économiste chez Coface, spécialiste des économies de la région. Le secteur le plus affecté est le BTP (plus de 10%).

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Certaines pratiques ont la peau dure chez les mauvais payeurs
Une autre tendance lourde que viennent confirmer les chiffres de Coface. Ceux des Nouvelles technologies (IT) et des services aux entreprises talonnent le triste record dans le BTP. Par contre, «les activités financières et les industries de transformation sont celles qui enregistrent la proportion d’impayés la plus faible», révèle l’économiste. En langage chiffré, près de 40% des sociétés de l’industrie de transformation sont sur un ratio d’impayés inférieur à 0,5%. Le rapport indique par ailleurs que «la contraction de l’économie marocaine» est le premier facteur conjoncturel justifiant les déboires de paiement des entreprises (50% des sondés). Viennent ensuite les difficultés d’accès au financement, soulevées par 33% des entreprises sondées. Tout cela compose un climat relativement peu favorable, pour les secteurs et les entreprises les plus touchées, aux investissements (extension d’activités ou recrutement) et maintien de la trésorerie. «Il apparaît en effet que lorsque les retards de paiement s’accroissent, plus de 80% de l’échantillon perçoit une diminution de leur trésorerie», commente Sofia Tozy. Néanmoins, les décisions d’investissement sont encore assujetties à d’autres facteurs, pas forcément liés aux retards de paiement. Une logique qui est aussi applicable aux ratios d’impayés. Là, c’est également et surtout la trésorerie des entreprises qui en pâtit. C’est ce que révèlent les économistes de Coface. Le recrutement, par contre, est surtout affecté par les retards de paiement. Enfin, si les impayés s’accumulent, l’amiable reste la méthode la plus privilégiée par les entreprises dans leurs politiques de recouvrement. 40% des sociétés sondées par Coface mettent en avant ce mode de règlement. L’arrêt des livraisons est la deuxième option vers laquelle se tournent les entreprises. La méthode judiciaire ou via un tiers n’est sollicitée que par 12% des sociétés interrogées.
Le 13 Mai 2015
SOURCE WEB Par L’Economiste

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