Croissance. Un bon démarrage en 2017 (HCP)
La reprise est particulièrement due au redressement de la valeur ajoutée agricole, grâce à la pluviométrie excédentaire. La demande internationale et la consommation intérieure y ont également contribué.
L’économie nationale a progressé de 4,3% au premier trimestre 2017, rapporte le Haut commissariat au plan dans une note de conjoncture publiée ce 5 avril.
Cette reprise est bien évidemment due au redressement de la valeur ajoutée agricole (+12,9%), après avoir pâti d’une régression de 9% au premier trimestre 2016. Hors agriculture, la valeur ajoutée a affiché une hausse de 3%, tirée notamment par les activités du secteur tertiaire.
En effet, les branches tertiaires ont contribué pour près de 1,4 point à la croissance au lieu d’un point un trimestre plus tôt. La dynamique est surtout observée au niveau des activités du commerce et du transport, ainsi qu’à la poursuite du redressement des activités touristiques. La valeur ajoutée de celles-ci s’est en effet accrue de 6,7% en variation annuelle.
En outre, la valeur ajoutée du secteur secondaire s’est améliorée de 2,9% au premier trimestre 2017, en variation annuelle, "portée notamment par le dynamisme des activités minières", rapporte le HCP.
Reprise de la demande extérieure
Dans un contexte d’amélioration de l’économie mondiale au premier trimestre 2017, le commerce mondial de biens s’est redressé de 4% en variation annuelle, et ce suite à la reprise de l’activité des importations des économies avancées et émergentes. En ligne avec cette évolution, la demande étrangère adressée au Maroc s’est affermie de 4,5%.
Profitant de la reprise des importations des pays de la zone euro, les exportations de biens ont augmenté de 2% au premier trimestre 2017. Cette progression a également profité, selon le HCP, de la relance des expéditions des engrais naturels et chimiques (+32%), favorisée par la hausse graduelle de leurs cours mondiaux.
Hors phosphates et dérivés, les exportations n’augmentent toutefois que de 0,5%. Le HCP rapporte que la demande extérieure adressée aux secteurs aéronautique, électronique et agro-alimentaire est restée favorable, mais que les exportations des secteurs de l’automobile et du textile et cuir se sont essoufflées.
Parallèlement, les importations ont grimpé de 9,5% au premier trimestre 2017, suite au renchérissement de la facture énergétique, dans un contexte de reprise des cours des produits énergétiques après l’accalmie observée en 2016.
Soutenues par la demande intérieure, les importations hors énergie ont été alimentées par les achats de biens d’équipement, des produits bruts et, dans une moindre mesure, par les biens de consommation. En revanche, les importations de produits alimentaires ont fléchi, sous l’effet du repli de près de 50% de la facture céréalière.
La hausse plus prononcée des importations par rapport aux exportations a engendré un creusement du déficit commercial de près de 21%, au premier trimestre 2017 et en glissement annuel, et un repli de 4 points du taux de couverture pour se situer à 57%.
Demande intérieure soutenue
La consommation des ménages a continué de soutenir la croissance économique au premier trimestre 2017, dans un contexte de hausse modérée des prix à la consommation et d’amélioration des revenus en milieu rural, estime le HCP.
En variation annuelle, son volume s’est accru de 4%, contribuant pour environ 2,4 points à la croissance globale du PIB, au lieu de 1,8 point un trimestre plus tôt.
Cette progression de la consommation domestique a été alimentée, entre autres, par un accroissement de 5,2% des crédits à la consommation et a profité, en grande partie, aux produits locaux, l’augmentation des importations de biens finis de consommation n’ayant pas dépassé 2% à fin février 2017.
En revanche, l’investissement affiche un accroissement de 3% en variation annuelle, soit une légère décélération par rapport au trimestre précédent. Il contribue ainsi pour près de 0,9 point à la croissance du PIB, au lieu d’un point un trimestre auparavant.
Ce ralentissement est particulièrement attribuable au relâchement des investissements publics dû, entre autres, au retard observé dans l’exécution budgétaire du trésor; ainsi qu’aux faibles performances qui caractérisent le secteur de la construction (+0,8% en variation annuelle), indique le HCP.
Les dépenses d’investissement du Trésor ont ainsi fléchi de 10,7%, à fin février 2017. L‘investissement en produits industriels a, en revanche, poursuivi son affermissement, dans le sillage d’une progression de 13,9% des importations de biens d’équipement et d’une amélioration de 6,6% du flux des crédits accordés à l’équipement.
4,6% de croissance au prochain trimestre
Pour le second trimestre de 2017, le HCP estime que la croissance économique nationale devrait se poursuivre à un rythme plus soutenu, sous l’effet d’un accroissement de 14,8% de la valeur ajoutée agricole, d’une progression de 3,6% en variation annuelle de la valeur ajoutée industrielle, et une hausse de 2,8% de la valeur ajoutée du secteur tertiaire.
La croissance économique devrait donc se hisser à 4,6% au second trimestre 2017.
Dans un contexte d’amélioration du climat des affaires aussi bien dans les économies émergentes qu’avancées, malgré les incertitudes politiques encore fortes en Europe, la hausse des importations des pays avancés devrait améliorer la demande mondiale adressée au Maroc de 4,7% en glissement annuel.
Le HCP indique toutefois que "la dépréciation actuelle de l’euro vis-à-vis du dollar sur les marchés de change pourrait jouer en défaveur de la compétitivité-prix de nos exportations à destination de la zone euro d’une part, et renchérir nos importations de produits bruts d’autre part, surtout si les cours mondiaux des matières premières industrielles poursuivraient leur progression".
Le 05 Avril 2017
SOURCE WEB Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
MAROC-HCP : Pour le HCP, la crise sera probablement un accélérateur des réformes au Maroc
Le HCP dans son examen de la mise en œuvre par le Maroc des objectifs de développement durable. La récession freinera l’élan pris par le royaume, mais dè...
Boussaïd: il faut viser 6 à 7% de croissance par an
Mohamed Boussaïd a finalement répondu aux critiques adressées au bilan économique du gouvernement. En cette pré-campagne, les critiques s’étaient multip...
Croissance : Toujours de grosses incertitudes
Le PIB mondial se contracterait de 6% selon les dernières prévisions de l’OCDE. La situation sera pire si le virus resurgit au cours de l’année. Même si...
Tourisme: des pertes estimées à 3.300 milliards USD
Les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 pourraient coûter durant les prochains mois jusqu’à 3.300 milliards de dollars pour le tourisme et les s...
Maroc: L'économie se contracte de 13,8% au 2e trimestre
L’économie nationale ???????????? se serait contractée de 13,8% au deuxième trimestre 2020????????????, après une hausse de 0,1% le trimestre précédent,...
Investissements: comment Tanger est devenue le nouvel Eldorado des Espagnols
La "Cité Mohammed VI Tanger Tech" devra générer environ 100.000 emplois directs (président du groupe chinois Haite). La ville de Tanger est en passe de d...
La croissance molle pour deux ans encore
Le Maroc est-il condamné à une croissance molle? Celle-ci ne devrait pas dépasser 2,7% du PIB cette année et devrait atteindre 3,4% en 2020. Ce qui reste in...
On le savait pas – Le temps des élus
La croissance ? Il y a des régions performantes et d’autres franchement nulles. Dans les régions du Sud, le PIB a augmenté de 10,3% à Dakhla-Oued-Ed-Dahab...
La croissance économique au Maroc passera de 3,2% en 2019 à 3,8% en 2020
Des perspectives positives par la BERD pour la région Semed La Banque européenne pour la restructuration et le développement (BERD) émet des anticipation...
Tourisme: La revanche des résidents
Les dépenses progressent de 6,8% à 32,7 milliards de DH en 2015 La baisse des prix et l’étalement des vacances expliquent le phénomène Sur les cinq...
Développement des zones oasiennes et de l’arganier : Brahim Hafidi fait le point
Le comité d’orientation stratégique de l’ANDZOA s’est réuni à Errachidia sous la présidence de M. Akhannouch Plusieurs projets sont programmés ou...
L'économie informelle pèse plus de 20% du PIB, selon la CGEM
ÉCONOMIE - “L’économie informelle pèse plus de 20% du PIB, hors secteur primaire et 10% des importations formelles”, selon une étude présentée jeudi...