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Marché carbone ce vivier de cash pour les communes

Marché carbone ce vivier de cash pour les communes

À l’échelle locale et urbaine, le marché du carbone a bien démontré sa capacité à générer des revenus importants, qui pourraient ensuite servir au financement de projets d’atténuation de la pollution, ou d'intiatives de développement, de façon plus globale. La dernière étude la plus significative menée dans ce sens, et qui met en lumière ce rôle, émane de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). «Du point de vue des autorités urbaines, les marchés du carbone peuvent, s’ils fonctionnent correctement, élargir les ressources financières mobilisables pour des projets de réduction des émissions de GES», indiquent les experts de l’organisation internationale. Pour ces derniers, le marché actuel du carbone le plus adapté reste sans doute celui du «marché réglementé de compensation», qui repose sur les mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto et qui représente environ 90% des transactions primaires, les marchés volontaires couvrant le reste. Par ailleurs, dans la pratique de ce business d’un nouveau genre, deux types de configurations sont identifiés. Il s’agit du Mécanisme pour un développement propre (MDP) - qui cible les projets menés dans les pays en développement comme le Maroc, et de la Mise en œuvre conjointe (MOC), qui s’applique aux projets réalisés dans les pays très industrialisés. L’espace OCDE a la particularité de profiter de cette diversité de configurations, pour les principales grandes zones urbaines des économies le constituant. Fructueux En chiffres, les premiers résultats chiffrés de l’émergence du marché du carbone dans les villes de l’OCDE, sont édifiants. «Partant de l’évaluation des contrats d’achat de réduction d’émissions vérifiées existants, on estime que la valeur des transactions primaires d’unités de réduction d’émissions liées aux projets MDP, s’est élevée à environ 5,3 et 4,7 milliards d’euros en 2007 et 2008, respectivement», rappelle le rapport de l’OCDE. Les chercheurs de l’organisme ont élargi cette rétrospective à la crise économique et financière de 2009, dont nous semblons d’ailleurs vivre le prolongement actuellement, avec la crise de la dette européenne. «La crise financière mondiale conjuguée à d’autres facteurs s’est répercutée sur ce marché et le volume des échanges est tombé à 1,9 milliard d’euros», poursuit-on dans le document. Quant aux projets relatifs au second dispositif, la MOC, le bilan est plus modeste. Selon les estimations exprimées dans ce rapport de l’OCDE, 360 et 264 millions d’euros de transactions ont été enregistrés respectivement en 2007 et 2008. En 2009, la MOC représentait approximativement 255 millions d’euros en termes de transactions. Outil de développement régional Au final, le rapport en déduit que ces deux dispositifs du marché carbone, «constituent de nouvelles sources non négligeables de financement de projets axés sur la réduction des émissions, potentiellement accessibles aux villes», et surtout pour celles confrontées à des restrictions budgétaires, en l’occurrence les communes urbaines marocaines. Le marché du carbone est un excellent vivier pour accéder à des capitaux privés, qui pourraient ensuite être injectés dans le financement de projets d’atténuation, mais aussi de développement global dans ces mêmes communes. Les experts de l’OCDE constatent en effet que «sur des marchés du carbone bien huilés, les fonds devraient théoriquement parvenir aux villes ou aux projets urbains, dès lors qu’ils permettent d’obtenir des réductions d’émission à moindre coût et que ces réductions peuvent être vérifiées avec un niveau de fiabilité raisonnable». Cette utilité locale des marchés du carbone est d’autant plus importante, si l’on sait qu’un projet MOC ou MDP, comme exposé un peu plus haut, «peut dégager des recettes et générer un bon rendement sur la vente des crédits d’émission de carbone». Une partie de ces gains peut alors être réinjectée dans le budget de la municipalité, si cela a été prévu dans le montage institutionnel du projet. A priori, ces caractéristiques, du marché du carbone semblent attrayantes pour les décideurs publics des villes et pourraient être une solution alternative et d’avenir pour les collectivités locales marocaines, dans un contexte de mise en œuvre d’une politique de régionalisation avancée. ________________________________________ Casa…Petit potentiel, grand business ? La capitale économique marocaine passerait pour un bon marché pilote pour démonter le potentiel de business dans le cadre du marché des carbones, rien qu’en se référant au potentiel de pollution de la ville. Les données à notre disposition, qui semblent être les plus actualisées pour l’heure à ce propos, nous proviennent du dernier «Index africain des villes durables 2012», élaboré par le cabinet Economist Intelligence Unit (EIU) et commandé par Siemens. Il s’agit d’un classement international des capitales les plus vertes du continent noir, à partir de plusieurs critères parmi lesquels les émissions de CO2. Au final, si l’on met de côté les quatre villes d’Afrique du Sud, qui font considérablement grimper la moyenne africaine, «Casablanca possède l’un des plus gros volumes d’émissions de CO2 de l’Index». Celles-ci sont estimées à 405 kg par habitant, ce qui, pourtant, demeure bien en dessous de la la moyenne africaine de 984 kg pour. L’indice n’a cependant pris en compte que les émissions provenant de la production et la consommation d’énergie électrique. «Il faut en effet savoir que plus de la moitié de l’électricité consommée par la ville, est produite au moyen du charbon et que seuls 8 % de celle-ci provient de sources renouvelables», indique-t-on dans l’étude commandée par le groupe allemand. SOURCE WEB Par Safal Fall Les Echos Maroc