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L’allégeance comme ouverture sur la modernité

L’allégeance comme ouverture sur la modernité

L’un des actes fondateurs, en fait et en droit, à travers les siècles, de la singularité politique marocaine est bien l’acte d’allégeance. Par cet acte multiséculaire, renouvelé annuellement, un contrat moral, engageant les deux parties, se construit une relation pérenne formelle et équilibrée entre les droits et les devoirs de chacun. Cette année encore, l’an 1 de la nouvelle Constitution, une Constitution qui a ouvert des perspectives démocratiques jamais égalées dans le Royaume, dans une continuité aussi légitime que resplendissante, a permis à l’administration territoriale et décentralisée, et à sa tête le ministre de l’Intérieur, de présenter son allégeance au Souverain en sa triple qualité constitutionnelle : Amir Al-Mouminine, symbole suprême de la Nation et Chef de l’État. La profondeur de ces trois dimensions qui, au Maroc, donnent une densité inégalée, dans notre région, au chef de l’État fait que le système politique marocain est capable à la fois de se rénover en permanence, de se projeter dans l’avenir et de résoudre pacifiquement les crises quand elles se présentent. La légitimité du pouvoir n’étant pas remise en question, comme l’on peut le voir souvent sous d’autres cieux, car l’essentiel du vivre-ensemble étant toujours garanti. La mauvaise compréhension par certains de la Constitution du 1er juillet 2011 leur a fait croire qu’une modification pouvait affecter l’acte d’allégeance, fondement, dans sa symbolique et dans sa consistance, de la monarchie marocaine. C’était une erreur d’analyse qui, parfois, pouvait cacher des arrière-pensées ou des stratégies politiciennes qui, même si elles faisaient vivre le débat démocratique, exprimaient peu l’intérêt de la Nation. D’aucuns, pensant que la sacralité du pouvoir au Maroc a été érodée par la Constitution de 2011, ont cru que la cérémonie d’allégeance au Roi du Maroc allait faire les frais des innovations constitutionnelles apportées par le nouveau texte fondamental et tout simplement disparaître des expressions ancestrales de l’identité politique marocaine. Ceux-là ont tout simplement confondu un souhait forcément subjectif, qui n’est le produit d’aucun rapport de force politique objectif, de changement de régime, avec les évolutions nécessaires qu’opère une monarchie ancestrale responsable et vertueuse pour se conformer aux nécessités de la modernité et aux exigences réelles de la démocratie et de l’État de droit. La réponse de la monarchie marocaine est claire et sans ambiguïtés. Le Maroc ne cédera rien face aux sirènes d’un changement qui ne correspond pas aux aspirations et aux intérêts réels d’une Nation profondément attachée à ses institutions. Il ne cédera rien non plus face aux injonctions de groupes minoritaires qui veulent imposer leur point de vue à la majorité. Le processus de transition politique au Maroc vers la démocratie est conduit au Maroc sous le leadership de la monarchie et non pas en confrontation ou en concurrence avec elle. C’est la caractéristique, par ailleurs, de toutes les vraies transitions. C’est l’acteur, prépondérant et légitime, qui organise le changement et garantit la transition et pas l’inverse. Au Maroc, l’adhésion référendaire du peuple et la mobilisation de la classe politique pour la traduction institutionnelle de la Constitution de juillet 2011 dans la réalité font que le faux débat sur la cérémonie d’allégeance n’a eu aucun impact sur la volonté de tous les acteurs politiques d’aller de l’avant pour doter le pays d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire apaisée, vivante et dynamique. Publié le : 21 Août 2012 – SOURCE WEB Par Khalil Hachimi Idrissi , MAP