Qui est derrière le mouvement de boycott au Maroc ?
Une agence française de communication spécialisée dans l’analyse de données et l’élaboration de stratégies d’influence, a publié un rapport de 33 pages sur la dynamique cachée du boycott marocain et a apporté ses réponses. La campagne aurait été menée par des internautes « activistes et politisés ». Détails.
Qui se cache derrière le mouvement de boycott ? C’est une question que beaucoup se posent depuis le lancement de la campagne qui vise, depuis avril dernier, trois marques nationales, à savoir : les stations-service Afriquia, l’eau minérale Sidi Ali et le lait de Centrale Danone. Si les théories ont fusé depuis plusieurs mois – certains accusant la jeunesse du PJD et d’autres les entreprises concurrentes - il semblerait que IDS Partners, agence française de communication spécialisée dans l’analyse de données et l’élaboration de stratégies d’influence, a apporté des réponses plus concrètes dans un rapport de 33 pages consulté en exclusivité par nos confrères de Jeune Afrique.
Armée digitale
Le rapport d’IDS Partners souligne que c’est en avril et en mai 2018 qu’a été créée une importante partie des comptes actifs dans le cadre du boycott. Des internautes auraient donc rejoint le réseau social Twitter afin de relayer la campagne. « Rien d’étonnant, les périodes de débats étant propices à l’engagement et à la création de comptes en ligne », note IDS Partners. Ce dernier relève tout de même que « les comptes créés en février 2011 [mois durant lequel le Printemps arabe a gagné le Maroc] et qui ont été actifs dans le cadre de la discussion sur le boycott sont au nombre de 255 », contre 295 comptes ouverts en avril 2018 et 219 en mai. Autre élément pertinent, il semblerait aussi que les comptes créés en 2018 ont été plus actifs que ceux créés en 2011.
Mais ces « robots » qui génèrent des messages automatiques ne seraient tout de même pas à l’origine de la campagne de boycott. L’agence penche plutôt pour l’idée selon laquelle « certains utilisateurs ont pu être enclins à constituer une petite armée digitale à même d’accorder davantage de visibilité au mouvement ».
Un mouvement social aux impulsions politiques
La campagne n’a donc pas été spontanée à 100%, mais aurait joui du soutien de personnes organisées et capables d’appréhender les réseaux sociaux de manière structurée, coordonnée, notamment des internautes assez engagés et politisés, aux vues plutôt conservatrices. « En effet, et sans placer l’analyse de données au-dessus d’autres pratiques d’études, on peut relever que la campagne n’est pas menée par des personnes motivées par le seul mécontentement social, mais plutôt par des internautes assez engagés et politisés, aux vues semblent-ils plutôt conservatrices », résume Damien Liccia, associé fondateur d’IDS Partners.
Le rapport précise s’être basé sur un corpus de 37 252 tweets uniques, émis par 11 149 utilisateurs. En choisissant de se concentrer sur les tweets uniques, IDS Partners se concentre a priori sur les initiateurs du débat, auxquels d’autres internautes moins engagés répondent ou retweetent. Si certains rappellent que c’est sur Facebook que tout a commencé, le rapport d’IDS Partners quant à lui n’élude pas complètement le réseau au logo bleu mais n’analyse vraiment que le contenu d’une page dédiée au boycott.
Pour rappel, le mouvement de boycott a démarré le 20 avril 2018 à partir d’un post Facebook anonyme qui a donné le coup d’envoi de la campagne contre trois marques phares du Maroc aux tarifs jugés beaucoup trop élevés. La campagne s’était élargie aussi aux sardines, dont les prix ont plus que doublé lors du ramadan. Selon une enquête réalisée le 22 mai par le quotidien marocain l’Economiste, 42% de la population marocaine applique ce boycott, principalement les jeunes, les femmes et la classe moyenne.
Le 13.09.2018
Source web par: le site info
Les tags en relation
Les articles en relation
Grosses menaces sur la construction métallique lourde: trois fleurons en graves difficultés
Trois fleurons de l’industrie métallique marocaine connaissent de grosses difficultés. L’un est en difficulté financière, le deuxième est placé en sau...
Mise en garde des USA à la MINURSO
A l’approche de la fin du mandat de la MINURSO, l’administration Trump a, une nouvelle fois, incité le Maroc et le Polisario à réaliser des avancées d...
Binter lance une nouvelle promotion de ses vols du Maroc vers les îles Canaries
La compagnie aérienne canarienne Binter annonce le lancement d'une nouvelle promotion de ses vols en partance de plusieurs villes marocaines vers les îles...
Le roi Mohammed VI reçoit Moulay Hafid Elalamy et Carlos Ghosn
Le roi Mohammed VI a reçu ce jeudi 25 octobre au Palais Royal de Marrakech, le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie...
Le Sitaglob, un salon qui vise à redynamiser l’offre touristique de la région du Souss-Massa
Le Sitaglob, qui aura lieu à Agadir les 22 et 23 mars 2019, cible la participation des professionnels issus des destinations de différents pays du monde ainsi...
Le Roi Mohammed VI et le Président Macron ont inauguré le TGV marocain
Le Roi Mohammed VI et le Président Macron ont inauguré ce jeudi 15 novembre 2018 la première ligne du TGV marocain qui reliera Tanger à Casablanca en passan...
Moussem de Tan-tan 2018 – Le Carnaval à la Mode chinoise
Le 15 Juillet 2018 Source web Par Destination tantan ...
Pourquoi les Marocains épargnent peu
Importance de nouveaux produits pour canaliser l’épargne pour le financement de l’économie Les intervenants lors de cette conférence (Abdellatif Zaghn...
Naissance de L'AMDGJB Pour le développement du Géo parc Jbel Bani
La ville de Tata a abrité, le 10 avril 2015, la 7ème édition de sa foire agricole. C’est l’occasion que choisissent les membres fondateurs de l’Associa...
"Pour une marocanité en partage", la communauté juive marocaine de l’étranger en conclave à Ma
Sous le Haut patronage du roi Mohammed VI, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) organise, en partenariat avec le Conseil des communaut...