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Chine : la croissance au plus bas depuis 27 ans, plombée par la guerre commerciale

Chine : la croissance au plus bas depuis 27 ans, plombée par la guerre commerciale

La croissance chinoise a freiné au troisième trimestre, malgré les efforts du gouvernement pour soutenir l'économie.

Alors qu'elle a connu un essor impressionnant en 40 ans, l'économie chinoise continue de ralentir. Dans un contexte d'intensification de la guerre commerciale avec Washington, elle est tombée à un plus bas de 27 ans en dépit des mesures de soutien de Pékin. La croissance du PIB est tombée à 6% sur un an au dernier trimestre, conte 6,2% au deuxième, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (BNS), un résultat conforme aux prédictions d'analystes sondés par l'AFP. "Il faut avoir à l'esprit que (...) l'économie subit une pression baissière de plus en plus forte", a reconnu devant la presse le porte-parole du BNS, Mao Shengyong. Et M. Mao d'évoquer "un environnement difficile" tant en Chine qu'à l'étranger.

Le 1er septembre, de nouvelles surtaxes supplémentaires sont entrées en vigueur aux Etats-Unis portant sur des milliards de dollars de marchandises chinoises importées annuellement. Elles sont venues s'ajouter à celles qui pénalisaient déjà une grande partie des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis, menaçant la croissance mondiale. Conséquence, les exportations, l'un des piliers de l'économie chinoise, devraient rester faibles ces prochains mois, prévient l'économiste d'Oxford Economics, Tommy Wu.

La semaine dernière, négociateurs chinois et américains, qui se retrouvaient à Washington pour des pourparlers, sont convenus d'un accord de principe pour tenter de mettre fin à leur bras de fer commercial. Les détails ne sont pas connus mais Pékin s'est engagé notamment à acheter davantage de produits agricoles en provenance des Etats-Unis. Cette mesure est réclamée de longue date par le président américain Donald Trump. A l'approche de la prochaine campagne présidentielle, elle pourrait bénéficier à une partie de son électorat potentiel, les agriculteurs.

En échange, la Chine a échappé à de nouvelles surtaxes douanières qui auraient dû entrer en vigueur cette semaine. Mais aucune décision n'a été prise sur les surtaxes douanières de 15% qui doivent s'appliquer en décembre aux Etats-Unis sur des produits chinois de grande consommation. L'accord de principe entre les deux puissances est une "trêve temporaire mais, à défaut d'une annulation des surtaxes douanières, la menace sur la croissance demeure", fait remarquer l'économiste Michael Taylor de l'agence de notation financière Moody's.

Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu que la guerre commerciale était un facteur "d'incertitude qui dure". Et l'institution basée à Washington a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine pour l'ensemble de 2019 à 6,1% (contre 6,2% selon les prévisions précédentes). Ce chiffre resterait toutefois dans la fourchette de croissance visée par Pékin cette année (contre 6,6% en 2018).

Le tableau n'est cependant pas entièrement sombre pour l'économie chinoise. La production industrielle et les ventes de détail sont reparties à la hausse le mois dernier, selon le BNS. La production industrielle a progressé en septembre de 5,8% sur un an (contre 4,4% en août), tandis que les ventes de détail augmentaient de 7,8% (contre 7,5% le mois précédent). "Au cours des trois premiers trimestres, l'économie a maintenu une stabilité d'ensemble", a relevé M. Mao.

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"Malgré un mois de septembre plus robuste, la pression sur l'activité devrait s'intensifier au cours des prochains mois", nuance toutefois Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics. Signe de l'essoufflement de l'économie, l'investissement en capital fixe a poursuivi son repli: sa croissance depuis le début de l'année s'affichait fin septembre à 5,4%, contre 5,5% à fin août. Dans ce contexte, le gouvernement a appelé mercredi à redoubler d'efforts pour réduire la pression sur les entreprises.

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Pour cette année, les baisses de charges fiscales et sociales pour les particuliers et les entreprises ont été chiffrées à plus de 2.000 milliards de yuans (254 milliards d'euros). La baisse attendue des recettes fiscales signifie "moins de dépenses dans les infrastructures" et "un ralentissement de la construction immobilière", avertit Julian Evans-Pritchard.

Le 18/10/2019

Source web Par Capital

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