Les délégués du Tourisme entre arbitraire et injustice
L’un des dossiers chauds, entre autres, qui attendent la nouvelle ministre du Tourisme demeure sans doute celui des délégations du tourisme au Maroc.
Jusqu’ici, les directions régionales du tourisme sont toujours assujetties à un ancien décret datant des années 90, ne les habilitant pas à s’acquitter de leurs missions régionales administrativement parlant. Elles deviennent ainsi le dernier de la classe en matière de ralliement du découpage administratif du territoire, malgré les démarches effectuées par les différents délégués auprès de Haddad et de Sajid pour s’y conformer.
Autre problème se situe au niveau de l’approche adoptée pour la désignation des guides. D’un côté, des appels à candidature passent à la vitesse de la lumière tandis que d’autres tardent même à être annoncés, tel Fez par exemple qui, depuis deux années, n’a toujours pas son délégué. Ce qui veut dire qu’il y a de l’arbitraire dans la gestion du dossier des délégués.
Et même s’il est toujours là quand on le demande, il ne faut pas croire que le délégué du Tourisme se la coule douce et qu’il a toujours cette clef de Sésame qui ouvre toutes les portes. Les conditions dans lesquelles travaille la plupart des délégués sont souvent, dérisoires et contraignantes, les empêchant de s’acquitter de leur mission comme il se devrait.
N’en parlons pas des effectifs assignés à l’administration régionale du tourisme qui, dans de nombreux cas, ont pris un sacré coup de vieux, pour se permettre de faire des déplacements marathoniens sur le territoire de leur intervention. Il est vrai que certains délégués sont visiblement privilégiés : véhicules tous terrains, locaux dotés d’équipements neufs et de matériel informatique performant, etc. Parfaitement à l’aise pour un bon rendement, si toutefois rendement il y a.
De quoi faire jaser d’autres qui ne sont, dans ce cadre, pas au meilleur de leur forme. On se demanderait le pourquoi de ce favoritisme qui ne sert en aucun cas l’aboutissement des objectifs de Vision 2020, puisque ces fonctionnaires de l’administration du Tourisme sont censés y veiller au niveau de leur localité.
Et encore, l’application de la circulaire du ministère du Tourisme, pour ce qui est des associations professionnelles, peut sembler un prête-à-faux dans le contexte du découpage de la carte touristique du Maroc en territoires administratifs. En effet, le ralliement de destinations à d’autres qui disposent, chacune, d’une AIH impliquerait automatiquement la disparition de l’AIH ou son absorption par l’autre. Ce qui pose problème aux délégués pour l’application de la loi, au vu de la précipitation des événements et des directives dont on exige exécution immédiate. Comment devraient-il se comporter devant ce dilemme, pour ne pas dire vide juridique? Devraient-ils être attentistes et ainsi stopper la machine en marche? Impossible!
De mal en pis, il y en a qui parlent d’une austérité sans précédent dans les budgets de fonctionnement, y compris pour les déplacements et les frais occasionnés pour la réception de journalistes ou TO étrangers. Quand même, on ne va pas demander à un délégué de payer de sa poche pour les beaux yeux de madame la marquise. Comment prétendre développer les régions quand on coupe l’herbe sous les pieds de ceux sur qui on compte pour y arriver? Insensé de vouloir sprinter pour arriver parmi les premiers en se ligotant les pieds…
C’est à n’y rien comprendre! Excepté qu’avec la nouvelle ministre, réputée par son intransigeance, on espère y voir plus clair avec plus de justice.
Le 22 octobre 2019
Source web Par premium travel news
Les tags en relation
Les articles en relation
Le ministère du Tourisme aspire à ériger Tanger en une destination touristique à part entière
Le ministre du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale, Mohamed Sajid, a affirmé, lundi à Tanger, que son département as...
Tourisme culturel : Le Maroc lance 2 programmes à 5 MMDH
Le Maroc a mis en place 2 programmes touristiques culturels, ‘‘Madinati’’ et ‘‘Karyati’’, d’un coût global de 5 milliards de dirhams. Destin�...
Agadir: 3 ans pour rénover les hôtels
Agadir veut renforcer son attrait touristique. Une série d’hôtels, d’une capacité totale de 10.000 lits, seront en ce sens rénovés, sur une durée de 3...
RAM : La réduction de la flotte d'avions et des effectifs est inévitable
Lors de sa dernière intervention au parlement, la ministre du Tourisme a déclaré que la chute du trafic aérien en 2020 occasionne des pertes financières po...
Tourisme: les attentes du secteur privé après la nomination de Nadia Fettah
La ministre du tourisme se réunira avec les représentants du secteur privé dans la semaine du 21 octobre pour écouter leurs attentes. Sollicités par Média...
ONMT: Le successeur de Abderrafie Zouiten devrait être nommé jeudi 31 mai
La mission du directeur général intérimaire de l’ONMT prendra fin le mercredi 30 mai. Près de 25 personnes ont répondu à l’appel à candidature lancé...
Ministère du Tourisme – Etude BCG Les langues se délient !
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les professionnels du Tourisme ne sont pas tous satisfaits des résultats de l’étude BCG que leur ont présen...
Artisanat marocain : Hausse de 12% des exportations au 1er trimestre
Les exportations des produits d’artisanat poursuivent leur tendance haussière durant le premier trimestre de 2019 par un taux de croissance de 12% par rappor...
Guides touristiques : La réglementation est effective
Fini l’anarchie ! Les très attendus arrêtés portant application de la loi n°05-12 réglementant la profession de guide de tourisme viennent d’être adop...
Tourisme/Vision 2020: Sajid se confie à L’Economiste
L'ère de la centralisation est finie: l'application des projets doit se faire localement Renforcement des dessertes domestiques: un nouveau maillage...
Tourisme: Sajid courtise les Britanniques
Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’économie sociale, est en mission à Londres. Il plaide pour le renforceme...
Tourisme: l’utilité du nouveau fonds de garantie ne fait pas l’unanimité
Le fait d’exiger des garanties réelles va à l’encontre de l’esprit du fonds de garantie, selon des professionnels du secteur. Des professionnels du t...