Des terres asséchées et abandonnées : comment le stress hydrique a transformé le voisinage du barrage Al Massira

Le manque de précipitations a transformé les villages voisins du barrage Al Massira. Autrefois fertiles, les terres agricoles sont aujourd’hui totalement desséchées et abandonnées par les habitants, qui craignent désormais pour leur avenir.
Il y a à peine quelques années, le voisinage du barrage Al Massira, le deuxième plus grand du Maroc, débordait de vie. S’y étendait, sur des milliers d’hectares de terres fertiles, une production agricole variée qui répondait aux besoins de la population locale et qu’on retrouvait dans les différents marchés du pays.
Aujourd’hui, le paysage a complètement changé. C’est que des années de sécheresse sont passées par là. Entre manque de précipitations, hausse des températures et baisse du niveau de la nappe phréatique, il n’en subsiste qu’un paysage désolé, fait de terres asséchées et de sols craquelés, désormais abandonnés par les habitants, car devenus inexploitables.
«Auparavant, grâce aux pluies, les ressources hydriques étaient abondantes. Les cours d’eau étaient remplis et il suffisait de creuser un puits sur 10 mètres pour extraire suffisamment d’eau pour l’irrigation. Aujourd’hui, la situation est tellement grave qu’il faut creuser jusqu’à 140 mètres de profondeur pour espérer trouver de l’eau», regrette un habitant de la région.
Et d’ajouter: «La plupart des agriculteurs ont abandonné leur activité, parce qu’il n’y a plus d’eau. Il y a très peu de pluies, l’irrigation à partir du barrage Al Massira nous a été interdite et le forage des puits coûte extrêmement cher».
Un taux de remplissage de 4%
En effet, le barrage Al Massira est aujourd’hui au bord de l’assèchement, avec un taux de remplissage qui atteint péniblement les 4%. Une situation très inquiétante pour l’avenir de la région et de ses habitants, qui ont renoncé à l’activité agricole pour se réfugier dans l’élevage de bétail, trouvant à peine de quoi nourrir leur cheptel.
«Nous souffrons tous tellement depuis l’assèchement du barrage, les agriculteurs, les éleveurs et tous les habitants. Nous devons chaque jour parcourir jusqu’à 4 kilomètres pour ramener de l’eau. Et hormis l’agriculture, nous n’avons aucune autre activité économique dans cette région. Nous ne savons plus quoi faire pour nourrir nos familles», déplore un autre habitant rencontré sur les lieux.
Selon le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, en 63 ans, au Maroc, la quantité d’eau disponible par habitant a été divisée par 4, passant de 2.560 mètres cubes par an en 1960, à environ 606 mètres cubes par an aujourd’hui.
Le 05/06/2023
Source web par : le360
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

Tunisie : des potagers de la mer « uniques au monde »
En Tunisie, un ingénieux système d'agriculture perdure depuis le XVIIe siècle. Il s'étend sur 200 kil dans les lagunes de Ghar El Melh, et a été r...

Analyser la sécheresse : faire la distinction entre sols secs et aridité
Analyse de la sécheresse et de l'aridité : Comprendre les nuances entre deux réalités climatiques liées au manque d'eau La sécheresse et l'...

Déficit pluviométrique au Maroc : barrages remplis à seulement 28,8%
Entre le 1er septembre et la deuxième semaine de décembre 2024, les précipitations au Maroc ont oscillé entre 3,6 mm et 132 mm, enregistrant un déficit moy...

Sécheresse à Tafraout : barrage à sec et crise de l’eau au Maroc face au changement climatique
Au cœur des montagnes de Tafraout, un barrage presque à sec illustre de manière dramatique l’ampleur de la sécheresse au Maroc et les effets du réchauffe...

#MAROC_Ressources_hydriques: Abdelkader Amara promet de nouvelles centrales de dessalement d'eau de
Le Grand projet sur lequel le ministère travaille actuellement concerne la station de dessalement de l'eau de mer de Casablanca. Celle-ci sera construite d...

Stress hydrique au Maroc : Quelle efficacité pour les politiques gouvernementales ?
«Le Maroc affronte l’une de ses pires sécheresses de l’histoire». Cette phrase que nous avons lue et entendue à maintes reprises au cours de cette anné...

Agriculture : des récoltes catastrophiques de maïs à la suite de la sécheresse
La chaleur et la sécheresse de l'été 2022 ont provoqué des ravages dans les cultures de maïs. Les cultivateurs mesurent l'ampleur des dégâts, et ...

Maroc : Fête du sacrifice face à la sécheresse et à la crise du cheptel
Face à une sécheresse persistante et à des contraintes structurelles dans le secteur agricole, le sort de la Fête du sacrifice au Maroc suscite des débats ...

#MAROC_Amélioration_du_taux_de_remplissage_des_barrages
Les récentes précipitations ont permis d'améliorer le taux de remplissage des barrages, qui a évolué de 37% le 1er Janvier à 44.8 % actuellement, soit...

«La Palme de l’Oasis 16» MAROC : PLAN 2025-2028 PROGRAMME PROJETE DE 155 BARRAGES
L’AMDGJB PROPOSE LA STRATEGIE : DU BARRAGE-OUVRAGE AU BARRAGE-ECOSYSTEME ! Nous saluons l'initiative volontariste de Monsieur le Ministre de l'...

Maroc : 250 M$ pour l'agroalimentaire durable et résilient
La FAO a confirmé son soutien au Programme de transformation des systèmes agroalimentaires au Maroc, une initiative ambitieuse lancée avec un financement de ...

Les besoins en eau potable au Maroc : Casablanca, Tanger, Marrakech en tête des grandes consommatri
Les besoins en eau potable du Maroc dépassent 1,7 milliard de mètres cubes par an, avec Casablanca, Tanger et Marrakech en tête des plus grands consommateurs...