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Canicule 2025 : l’agriculture marocaine en détresse

Canicule 2025 : l’agriculture marocaine en détresse

 

Le stress hydrique atteint des niveaux critiques. «Les pluies du printemps ont surtout permis de sécuriser l’eau potable pour les villes, mais pas les volumes nécessaires pour l’irrigation», précise le chercheur. Avec des barrages à sec dans de nombreuses régions, les agriculteurs se rabattent automatiquement sur les nappes phréatiques. «On observe une amplification des prélèvements d’eau souterraine dans tout le pays, même dans les zones les plus favorables», alerte-t-il. Cette tendance met en péril la durabilité du système agricole. Il se montre ainsi très critique vis-à-vis de certaines idées reçues.

Entre fin juin et début juillet 2025, une canicule d’une intensité exceptionnelle a frappé l’ensemble du Maroc, provoquant des pertes majeures dans tous les segments de l’agriculture. Cultures grillées, production laitière en chute libre, mortalités dans les élevages avicoles, nappes phréatiques surexploitées : le constat est alarmant.

Selon le professeur Mohamed Taher Sraïri, expert en systèmes de polyculture-élevage, cette vague de chaleur extrême illustre la vulnérabilité du Maroc face au changement climatique. En quelques jours, les rendements laitiers ont chuté de 30% dans des exploitations modernes, tandis que les cultures annuelles comme la pastèque, le melon ou le maraîchage ont subi des pertes allant jusqu’à 40%, entraînant une flambée des prix.

La campagne céréalière 2024-2025, déjà jugée médiocre avec seulement 40 millions de quintaux récoltés, accentue la crise. Le prix de la paille devient insoutenable pour les éleveurs. L’arboriculture n’est pas épargnée non plus : 40.000 hectares d’agrumes ont été arrachés ces dernières années, et les jeunes vergers peinent à survivre.

La situation hydrique est critique : les barrages sont à sec, les nappes phréatiques surexploitées. L’irrigation par dessalement, souvent présentée comme solution miracle, est jugée trop coûteuse et peu adaptée aux cultures classiques.

En parallèle, l’élevage avicole enregistre des pertes importantes, menaçant la stabilité des prix et de nombreux emplois ruraux. Et ce n’est que le début de l’été : si d'autres épisodes caniculaires surviennent, les conséquences pourraient être catastrophiques pour le secteur agricole et les zones rurales du Royaume.

SOURCE WEB Par Le 360 Ryme Bousfiha

Le 20/07/2025

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