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Tempête chinoise sur Sonasid

Tempête chinoise sur Sonasid

La surcapacité mondiale pèse sur les résultats

Une perte de 62 millions de DH en 2015

La surcapacité sidérurgique chinoise impacte de plein fouet les réalisations financières 2015 de Sonasid. Les mesures de sauvegarde, annoncées en début d’année, tenteront de contenir le risque accru des importations, en raison notamment de la surcapacité des producteurs européens et chinois

Les temps sont durs pour le sidérurgiste national. Sonasid a vu son chiffre d’affaires décrocher de 17% par rapport à 2014, à 3,42 milliards de DH. Cette baisse significative s’explique en grande partie par la situation de surcapacité sur le marché. L’industriel doit affronter une concurrence qui s’intensifie sur le marché local, provoquant un repli de sa production (-5%), mais surtout une pression à la baisse des prix de vente et des matières premières (-13%). Et pour cause, le ralentissement de la demande, notamment celle du secteur immobilier et du BTP, qui a marqué l’année 2015.

Et comme si ce n’était pas suffisant, la société évolue dans un contexte où les importations sont devenues meilleur marché du fait de l’effondrement des cours internationaux. Plusieurs années de protection commerciale, sur divers produits phares comme le fer à béton et le fil machine, n’auront, semble-t-il, pas été suffisantes à aboutir au relèvement structurel de la compétitivité de l’industriel. Ce dernier vient d’ailleurs de remettre une nouvelle couche en constituant, avec les autres opérateurs du secteur, un nouveau dossier auprès des autorités pour la prorogation des mesures de sauvegarde. Le groupement d’aciéristes a finalement obtenu gain de cause auprès du ministère de l’Industrie et celui chargé du Commerce extérieur qui ont publié, en ce début d’année, les modalités d’application de cette décision de défense commerciale.

Entre temps, le groupe tente inlassablement de maîtriser ses coûts. Mais les résultats sont pour l’instant loin des espérances. L’Ebitda plonge de 70%, à 111 millions de DH, par rapport à l’année précédente. Et ce, en dépit de l’amélioration des performances industrielles et des actions relatives à la réduction des coûts fixes. Résultat des courses, Sonasid redevient déficitaire au terme de l’exercice 2015, en enregistrant une perte de 62 millions de DH (contre un bénéfice de 127 millions de DH en 2014).

2015 devait être une année de transition

Pour faire face aux aléas du marché, la société s’est engagée dans une politique d’austérité. Sonasid a entamé un plan d’optimisation de la gestion de stock. Le sidérurgiste s’est fixé comme objectif de tailler dans son niveau de stock minimum (composé de billettes, ferrailles et produits finis) pour se tourner progressivement vers une logique du «juste à temps». De plus, l’industriel s’appuiera sur la maîtrise de sa chaîne logistique pour réduire son coût de revient. Une activité de démantèlement de navires est également prévue sur le moyen terme afin de pérenniser la production d’acier.

Sonasid avait promis de faire de 2015 une année de transition, mais il faudra attendre. «La pression ne semble pas se relâcher cette année encore sur la sidérurgie dans le monde», constate, un brin amer, le management. Les surcapacités et la tension sur les prix devraient se maintenir «pour une durée qu’il est encore difficile à estimer». D’où l’accélération des projets visant l’amélioration des performances industrielles de l’aciériste, l’optimisation des coûts, mais aussi le renforcement de son réseau de distribution.

Le 22 Mars 2016
SOURCE WEB Par Le Matin

 

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